8:Contribution de Lilounette
Aujourd'hui les belles lignes de Mahina et Lilounette.Encouragez-les!
Le petit miroir
Si la rose est une fleur, et la fleur une chose, est-elle une petite chose, quand le regard d’un homme sur elle se pose ?
Au gré d’une aventure il pénètre dans les roseraies du Parc Floral, face à un
panorama, des roses, rien que des roses, reines des fleurs. Des tâches de toutes couleurs s’étirent et se perdent dans les allées confuses, que seule l’immensité du ciel lumineux domine. Là, c’est le paroxysme de la séduction.
Il s’avance auprès d’un massif beige rosé, à peine éclos, fixant avec insistance l’une d’entre elles. Son regard se fige, langoureux, envoûtant.
Elle, tête inclinée sur une collerette encore perlée de rosée, timide et frêle dans sa robe délicate et bien boutonnée, est en admiration .Il baisse les yeux dessus, cherchant à découvrir un corps qui refuse de se dévoiler. De l’index il contourne son cou, mais elle ne bouge toujours pas, docile. Devinant un consentement ,il prend délicatement son visage entre ses mains pour ne pas la froisser , ses lèvres s’en approchent Et il se grise ,inondé par la fraîcheur d’une tendresse infinie, au parfum sublime ,s’ essuyant le front, moite, lorsqu’il perçoit en se penchant dans le creux de son corsage, qu’il ose entrouvrir , la pointe d’un sein tout rosé .Oui, elle serait bien saumonée celle-là! .Laissons là se reposer encore un peu de ce geste qui l’a effarouché, un bouton de rose qui s’éveille est toujours prometteur .
Et, elle le regarde attendrie disparaître dans la rue du Bosquet aux Elites, où sont les aventureuses, les feux follets, les pulpeuses…..
Mais il revient rapidement sur ses pas, sans hésitation, c’est de celle-là qu’il veut, pas d’une autre. C’est vrai, il ne peut l’ignorer tant elle s’impose de grâce et d’élégance, différentielle par la hauteur de sa tige bien verte et rigide, affirmant sa maturité .Trop belle, trop ensorceleuse .Il a suffit de quelques rayons de soleil pour qu’elle dévoile un coeur gorgé de désirs.Son parfum de plus en plus puéril le fait succomber. Tant de tentation, qu’ il l’attire à lui, irrésistible. Il crispe sa main sur le corps élancé, qui résiste, se tort, s’affaisse, se relève. Il en devient sauvage, et la déchire. Elle s’agrippe entre ses doigts, et cède, laissant choir quelques épines qui le blessent. Entre eux, ce n’était qu’un jeu.
Et lui s’en est allé, loin, plus loin …
Les feux de sa robe saumon consumés, les pétales s’étiolent à leur tour, froissés.
…Si quelques jupons se sont envolés, brûlés par le soleil témoin ,les autres amassés, ont été déposés dans un coffret minuscule, tout doré,à l’intérieur velours bordeaux , qui s’ouvre sur un petit miroir.
Lilounette http://au-fil-des-jours.over-blog.org