15:baby la malice
C'est à Annecy, sur les bords du lac qu'il visite la maison ou elle naquit en 1945. Tout de suite il s'enthousiasme pour ces œuvres et qu'il se passionne pour elle.
La première fois qu'il la voit, elle est accrochée au mur du musée, comme il se plait à dire, en plaisantant. Il tombe immédiatement amoureux d'elle, son regard ne se détache plus de l’autoportrait, tableau qui l'envoûte littéralement. Tout d'abord il est séduit par ses yeux gris vert étirés en amande, en contraste avec une chevelure couleur jais relevé en un savant chignon. Une bouche charnue et un nez ascalin à en faire rougir Cléopâtre. Son regard perçant et mystérieux le subjugue et l'envoûte totalement. Le soir même dans le train qui le ramène à Paris il n'a qu'une idée en tête, la rencontrer.
C'est à l'occasion d'un vernissage qu'elle lui fut présentée. Tout de suite Armande Halko succombe à son charme naturel. Elle est de vingt ans son aîné, malgré leur différence d'age une liaison amoureuse s'installe. Leur relation est passionnelle, mais la nature tourmentée d'Armande et ses débordements colériques crée rapidement un climat tendu dans le couple. Lui toujours éperdument amoureux lui pardonne ses excès.
Sa peinture se vend bien et les Américains la réclame. Elle part et c'est la rupture. Pendant deux ans il est sans nouvelle, c'est par la presse que lui parviennent les frasques de sa vie américaine. Son cœur saigne de son manque. C'est à force de travail qu'il arrive à survivre sans elle.
Un matin le téléphone sonne, elle est là au bout du fil sa voix est étrangement calme. Ils se donnent rendez-vous au café La providence, qu'ils ont tant fréquenté. Elle a énormément maigri, ses traits se sont épaissis, son teint si lumineux autrefois est terne, son regard si pétillant est triste. Elle parle d'eux malgré tout avec passion, et lui avoue toujours l'aimer.
Il a trop souffert et malgré tout l'amour qu'il lui voue, il ne veut pas reprendre sa vie avec elle.
C'est par les médias qu'il apprend, que suite à une longue maladie la célébrissime peintre Armande Halko est décédée.
En ce début de matinée il erre désemparé sur les berges du lac. Par pudeur elle ne lui a avoué sa maladie, et lui se traitant de salop, regrette, regrette… son manque de discernement.
Gabrielle