2:Balaline

Publié le par NatC

Doux délire ….

 

Un rayon de soleil venait de caresser le mur de la pièce , auréolant d ‘orangé les vieilles pierres blanchies . Comme délayées par un pinceau magique, la lumière s’étira, douce puis souveraine, dorée et silencieuse dans cette fin de journée …….

Un voile poudré d’or maquillait à présent les livres et les objets, les parant pour un temps d’une beauté magique.

Oh ! Mes livres ! Vous brillez à présent d’une splendeur nouvelle !

Qui se cache en vos rangs ? Que puis-je vous offrir de plus beau que vous-mêmes ?

 

La lumière s’étale, déroule ses atours, effleure chaque chose….. elle vous donne vie et panse vos blessures, vos chants d’amour inconsolés, vos drames de famille, vos souvenirs d’enfant, de vie, de guerre ……

Cette douce lueur qui pare vos feuillets, illumine mes rêves et me rend étonnée devant tant de beauté !

Le soleil doucement, en l’instant éphémère, joue une partition .

Je n’ose vous toucher, j’ai peur de froisser cet instant si parfait . Et soudain, moment inespéré !

 

Des feuillets vient surgir un grand troupeau tout blanc dévalant la colline dans l’âcre odeur mêlée de poussière et de suint, sous la chaleur torride de Provence…dans leur course effrénée, les couleurs se mélangent : jaune puissant des blés, violet de la lavande, noir d’un ciel de corbeaux….les sonnailles répondent au cri de l’épervier qui maraude là-haut . Les cigales amoureuses prolongent vers le soir leur chant, la source se fait rare et le berger soupire devant tant de beauté !

Le long torrent respire et court sous le soleil qui fait craquer la peau des oliviers. Les tournesols sont fous de la chaleur ambiante. Ils tendent leurs corolles avides de lumière ,ivres du jaune éblouissant qui monte de la terre, rejoignant un instant un rayon de soleil.

Là-bas, un cabanon comme un vieux tas de pierres, attend dans le silence de midi, pesant et alangui, que naisse l’ombre salutaire . Même la source semble tarie ; un petit filet d’eau va abreuver l’oiseau.

Et ce ciel ! Cet azur !Ce bleu tel un vertige, fait vaciller les sons, les diluant jusqu’à la perfection !

Les odeurs des violets, des jaunes et des verts créent un envoûtement, un voyage à l’envers dans ce pays de rêve .

 

Ombres, lumières, couleurs, mes livres, mes rêves…….où êtes-vous ? Où suis-je tout à coup ?

 

 

balaline

 

 

Publié dans Balaline

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M
Les livres nous rendent l'amour que nous leur donnons.
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L
Ton livre est aussi le mien, un délice à parcourir des yeux!
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M
ah , feuilleter les livres de la Pléïade !!<br /> la douceur, la finesse des pages ..<br /> les illustrations des vieux livres de Jules Verne ...<br /> mais bon, il faut choisir .. ;-)
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L
un peu comme toi, les livres, l'objet livre et ce qu'il évoque, plus qu'un titre. Tu en parles à merveille<br />  
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I
j'ai aimé cet hymne aux livres... très joli texte
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