1:Marc
Annick et Marc ouvrent la consigne 12: http://papierlibre.over-blog.net/article-10058390.html
Merci à eux.
je disais aux autres : je m’en vais
et respirant un air salé, venté, mains dans les poches
et derrière moi, des goélands criards s’époumonaient en vastes calligraphies
la mer toujours en allée et son ressac en infinité
le sable glacial collé aux pieds
chaussures en main, les pieds avaient froid
je me souvenais des années envolées :
d’autres sables froids
d’autres vents iodés
Et cette mer irisée, scintillements argentés, idéalement placée comme un lac à mémoire, une surface à déchiffrer, pour patiner
La mer, l’hiver, est encore plus belle, sauvage et mystérieuse et l’Homme isolé sur un rocher est mieux.
Ma peine diminuait au gré des vagues.
La lumière fut étonnamment forte pour un mois de Février, je dus plisser les yeux, plus tard je posai ma main comme une visière. Ou cherchai vers l’horizon un point quelconque, une direction.
Je sentis mon amputation : il me manquait quelque chose, une partie de moi-même, un chien ami, ou une compagne à mes côtés ; quelqu’un qui comme moi souhaitait le silence en un profond désir.
Le silence et l’infini du regard en un embrasement total : falaises, pierres, eaux, végétations et chants d’oiseaux.
Je constatais cependant que j’étais seul, comme un être humain normal, seul ; je me rappelais ces mots d’Haruki Murakami : « Personne n’aime la solitude. On est déçu de toute façon. »
Je constatais cependant que j’étais seul, comme un être humain normal, seul ; je me rappelais ces mots d’Haruki Murakami : « Personne n’aime la solitude. On est déçu de toute façon. »
Alors ma peur pouvait être immense.
Mon unicité me faisait mal, je m’étais toujours cherché un jumeau, un jumeau à aimer comme un frère. Quelqu’un de très proche. Ou un confident.
Mon unicité me faisait mal, je m’étais toujours cherché un jumeau, un jumeau à aimer comme un frère. Quelqu’un de très proche. Ou un confident.
Quelqu’un de silencieux comme moi. Mais un être humain.
Puis je rentrai à la maison pour m’allonger, la sieste était souvent salvatrice, mais pas toujours.
Je tournai en rond, cherchant un repère, un amer comme on dit pour mieux naviguer.
Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore.
Marc Laumonier