5:Arthémisia
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Mes ombres
La première est toujours brune et du passé.
Elle est présence partie trop tôt, avant qu’on ait pu tout se dire. Evidemment on a loupé quelque chose : tout cela c’est très mal terminé. Une histoire sans queue mais avec tête, la tienne, qui me hante comme un spectre… Le manque est tellement grand.
La seconde est du présent, verte comme l’espionne. C’est une inquisitrice, une œil de lynx, une perverse, une qui ne partage plus sauf quelques souvenirs pourrissants et si peu.
L’accoutumance, l’habitude, l’habillent du gris des sales jours, des jours sans plus d’espoir, des jours de distance, des jours sans séduction, des jours sans yeux. Elle est plus morte qu’un mort.
La troisième est une ombre bleue, une espèce de Beauté.
Elle est celle de l’enfant, du futur, de l’espoir. Elle est celle de la vie, du bonheur. Mon Dieu, entendez moi !!
La dernière est une ombre transparente, celle du jamais, celle des pages sulfureuses, des mots indicibles, des rêves, des tabous, de l’intouchable, du fantasme, de l’idéal, du regret, du trop tard….
Hier soir mes peurs étaient encore d’ombre.
J’ai voulu me réfugier dans mes livres.
Je les y ai encore vues défiler comme à la parade.
Croyant plus judicieux de m’en débarrasser dans le sommeil Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore.
Ces ombres rôdent souvent. Elles me mangent, me phagocytent, m’avalent, me délitent.
Même quand je dors.
Copyright © Arthémisia – avril 2007-04-10