10:Baby la malice
A travers la campagne, je vagabonde dans les champs à la recherche des alizés. Je me plais ainsi jambes nues à la recherche de liberté.
Serpents rampants dans les blés coupés, j'ignorais vos sifflets, quand soudain mon pied s’est posé sur l'un d'entre vous. Etiez-vous deux, étiez-vous trois, je ne saurais le dire. Je fuis les chaumes, sentant leurs rugosités me cingler les mollets, je crie, je hurle. Ma fuite en avant m’amène chez grand-mère.
Mes jambes vacillent, arriverais-je assez vite s'en être rattrapée par ces sangs froids. Mon coeur bat la chamade, une envie de vomir me surprend, ma vue se brouille, j'étais sur le point de m'évanouir…
Mais grand-mère étais là, réconfortante, je me blottis contre elle en pleurant m’enfouissant dans ses jupes longues. Je ne cesse de frissonner et trembler.
Il me fallut du temps pour comprendre que les serpents n'étaient plus là. Les mots doux murmurés par grand-mère pour m'apaiser ont eu raison de mon effroi. Réfugiée entre ses seins, j’ai sangloté longuement. Trop effrayée pour rentrer grand-mère me proposait de rester la nuit avec elle.
Je me couchais ensuite et je tombais dans un de mes sommeils épouvantables dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore. Les démons ressurgissent-ils pour mieux me dévorer ? Ce n'est que grand-mère qui me secoue.
Ils sont revenus pendant mon sommeil. Serpents à quatre têtes, pour mieux m'ensorceler se lovant au-dessus de moi, s'enroulant sur mes jambes ou bien dansant sur des rythmes saccadés. Je ne résistais plus et je succombais à leurs pouvoirs.
Je défaillis, j'hallucine, je ne lutte plus, terrassée par ma phobie je n'arrive plus à discerner l'imaginaire du réel.
Baby la malice : http://mes-mots-mes-maux