L'ENTERREMENT DU PETIT de FRANÇOISE
Que dire ....
La mort d'un enfant, c'est l'arrachement,
la perte totale
La mort d'un enfant, c'est l'arrachement,
la perte totale
Ce lundi là, le facteur n'a pas apporté la lettre hebdomadaire du fils.
Il est arrivé sur la pointe des pieds et a crié "Je pose votre courrier dans l'entrée".
Il est reparti vite fait, redoutant que la mère, elle voulut comme d'habitude qu'il lui lise les nouvelles.
Cette enveloppe-là, c'est le télégraphe qui annonce le malheur.
Elle alla chercher la bouteille et le verre pour attendre le père qui trimait à l'usine. Quoi faire d'autre en la compagnie d'un papier bleu-gris!
A la nuit, il rentra enfin. Il prit le message. Il lut. Il prit la bouteille. Il prit le verre. Il but et dit:
"Faut aller à Paris pour l'enterrement du petit".
Le chemin vers Paris, c'est un long chemin où chaque pas est un pas de chagrin. Ils ont pris le train avec la bouteille qui anesthésie ce qui est anéanti.
Au retour du cimetière, ils se sont arrêtés dans ce bar pour noyer leur chagrin, à cette table avec la bouteille et le verre. Bientôt, ils reprendront la route, sur le chemin qui passe au travers de l'enfer.
Françoise
http://imaginal.over-blog.fr/