JE N'AIME PAS LE BAL de JULIETTE
J'ai un peu attendu pour mettre mon texte, j'avais pensé au bal des feuilles mortes, ...trop tard, c'était fait, et puis , je me suis souvenu de ma nonexpérience personnelle, que voici :
Le Bal…. Je connais…. Ah oui ! je connais et pourtant je ne sais pas danser.
Et je n’ai pas envie, pas du tout d’y aller au bal, je n’en ai jamais eu envie, je suis bien trop timide. L’idée d’être dans les bras d’un garçon que je ne connaissais pas quelques minutes avant, de sentir ses mains sur moi, son souffle sur mon visage (et quel souffle : tabac ? vin ?), ne pas savoir quoi lui répondre, et s’il a l’idée de me draguer… qu’est-ce que je fais.
Ce que je ferais ? je rougirais, j’aurais envie de fuir, de pleurer, je bafouillerais.
Et pourtant j’y suis allée au bal, comme « chaperon » de ma sœur aînée .
Notre mère ne la laissait sortir avec son amie qu’à cette condition, et je ne pouvais refuser, alors j’y allais.
Je mettais ma plus jolie robe, de gamine de 13 ans, pas sexy pour deux sous, je suivais le regard morne, les deux filles m’installaient devant un verre de jus de fruit, et elles s’envolaient dans les bras de leurs cavaliers.
Je les regardais, valse, tango, slow, rock, je voyais ces jeunes gens tourner, virevolter, sauter. devant moi jusqu’à la fin de la soirée.
Un jour, pour la dernière danse, toute la salle s’est précipitée sur la piste, sauf moi bien sûr et un jeune homme.
J’étais terrorisée, pourvu qu’il ne m’invite pas.
Eh bien si ! il est venu. Il avait au moins trente ans,
un vieux quoi, pourtant blond, agréable, gentil….
« NON, non, je ne veux pas ».
Je secouais la tête, il insistait, quelle torture.
Enfin il est parti. Le bal a pris fin, et nous sommes rentrées.
Au retour, j’ai dit à ma sœur en pleurant que je ne voulais plus l’accompagner, c’était trop humiliant, terrorisant même.
Les deux filles ont trouvé une solution. Elles me déposaient dans un cinéma « permanent », et je voyais le film deux ou trois fois, jusqu’à ce qu’elle viennent me rechercher. Parfois il fallait que je les attende dehors dans la nuit.
Notre mère, qui connaissait sa fille m’interrogeait au retour sur le comportement de son aînée, si elle n’était pas sortie avec un jeune homme, si elle se tenait bien, etc ….
Je n’ai jamais rien dit, et pourtant c’était une vraie corvée.
Et je ne sais toujours pas danser, je le regrette parfois, ce doit être agréable, mais…si l’homme me serrait de trop près, s’il me chuchotait des balivernes à l’oreille ? je ne rougirais plus, ni ne pleurerais, bien sûr, mais non, je n’aimerait pas ça…..
juliette
http://beaudroit.com