PHENIX ENCHANTÉ de MALINE

Publié le par juliette b





Si poétique évocation de Cendrillon..



 
Envolées d’infimes particules cendrées, bois brûlés, vies fumées ; a-t-on jamais douté que l’autrefois ai existé ? D’une flamme dorée, d’un crépitement fragile, et puis – déjà – plus rien. Rien que le gris, le blanc et l’ennui. Rien que moi et l’âtre froid. Rien que ce soir qui s’éternise et demain qui ne vient pas. Rien que l’espoir larvé, maladif, qui s’obstine à vouloir m’occire. Envolées. Envolé l’hier qui n’est que le songe d’un enfant ingéré dans le ventre de sa mère, porté par ses bras chauds et sa voix féconde ; envolé l’avenir qui n’est que le tunnel noir et le monotonique déroulement de ses murs plats, à la mesure de mes pas. Cristaux calcinés, charbon consumé, destin fugué. Envolées.
Moi, je ne suis qu’un rêve de présent : je suis le néant. Personnifié. Je suis la solitude et les larmes fatiguées. Et je suis le souffle. Le souffle qui parsème, avec la fervente foi des mourants, les restes incinérés, les poussières au vent et les fragments dissidents, comme si la magie d’une bonne fée avait pu les transformer. Envolées.
Envolés les rires terrés si loin que je ne saurais à nouveau les prononcer, et les sourires que je contemple parfois, comme un objet désuet ; envolées les certitudes et les vérités pour cette unique – ultime – réalité : moi, je suis cendrillon, dernière hygiénique identité. Moi, je suis cendrillon comme ceux qui souffrent d’y croire, je suis cendrillon comme l’agonie terrible d’un soleil du soir, condamné à renaître perpétuellement, éternel renouvellement, analogie de l’instant ; comme les flammes de l’enfer. Moi, je suis et donc je pense. A ces restes envolés, à ce qui ne sera jamais – ironie du sort ou de la providence que cette faculté de penser. Envolées.
Envolées de scories éparpillées, parcelles oubliées, étincelles négligées ; envolées de volutes, pléthores et théories, jusqu’à reconstituer un ordinaire savon cendré, et ainsi effacer, corps et âme, la fatalité. Et puis, peut-être, au hasard, recommencer...
 
Ma
line
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Publié dans Maline

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F
Lorsque le désespoir de ne pas exister nous étreint.
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A
Envolée mais bien présente pour nous faire rêver par la description de ta destinée............
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