LE MIROIR de LILOUNETTE
Celui que l'on aimerait ne jamais rencontrer
Il me déshabille le soir dans la pénombre, tandis que mes mains l’agrippent légèrement tremblantes.
Il me réveille au matin les yeux cernés, encore assoupie dans un masque.
Il m’inflige les limites de son excentricité pour m’éloigner du ridicule.
Il veut m’avouer ce que je sais déjà, mais je l’étouffe de mes mains, le repousse par dédain, le détourne, puis l’ignore .
Ainsi je continue de respirer à pleins poumons la vie avec ses beautés, sans qu’elle ne soit ternie par son visage à double face.
Je laisse mes yeux s’évader vers d’autres reflets, un coin de ciel bleu, chemin au charme invincible, guidée par des parfums capiteux.
Mon âme voyage sans lui et s’isole de son grand chambardement, fuyant les rides, fuyant le temps, certes aveuglée, mais libérée de ce « moi » que je ne reconnais plus.
Il n’est là que le soir pour me traumatiser, mais son éclat meurt avec la nuit et il m’oublie.
Lilounette
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