CARPE DIEM de MALINE
Oui, bel iris, le monde sera meilleur par toi,
grâce à Maline
poètesse
grâce à Maline
poètesse
Un pétale de dentelle blanche, délicat et tendre, nous est né au matin. Soleil d’une timide caresse, rosée d’un lent baiser, il s’éveille et s’émerveille de ce jardin voilé d’un doux reste de nuit. Petit chose étonnée de couleur innocente, il s’ouvre et se donne tout entier – symphonique prodige de liberté – à l’envoûtement du vent qui l’appelle en son sein, au frissonnement que lui propose l’aubade de la brise. Précautionneusement, pétale après pétale, se déplie alors l’embryon froissé d’une fleur offerte au prémices de ce jour, brillant d’unicité.
Au milieu de ses frères, jeunes pousses graciles et tiges fraîches, têtes couronnées fièrement élancées à l’assaut du ciel clément, éclos ainsi le blanc iris fleurdelisé, perle rare et veloutée de la légèreté de ses fragrances passées, de la tiédeur irisée de ses nuances opalines, de l’involontaire grâce de ses pétales ployés, de l’euphorie éthérée, enfin, de ses gloires ternies.
Car déjà – carpe diem – une main s’approche, s’étend, hésite, revient ; cueille le témoignage passionné de la fleur florentine arquée en plein ciel comme pour lui transmettre le message codé que les dieux, ou bien les hommes, ont confiés à sa corolle…
Et s’endort dans le creux de cette paume ouverte le déclin anesthésié d’un immaculé iris, ni tout à fait neuf, ni tout à fait fané, mais qui porte en son cœur l’espérant émoi de qui quitte ce monde, assuré de l’avoir rendu un peu meilleur.
Maline
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