SUBLIMATIONS de MALINE

Publié le par juliette b.




Nous attendons, humains attentifs, espérants....


 

Visages burinés, mains écorchées et corps fatigués ; j’attends. L’un de ces regards qui ne soit pas empreint de pitié, l’un de ces sourires qui ne soit pas grimace déguisée ; l’une de ces choses qui ne viennent jamais. Peut-être ne faut-il pas trop croire, en la nature et en sa bonté ; peut-être faut-il douter, du temps et de l’humanité…
Rues propres, champs moissonnés et toitures réparées, j’attends ; il est six heures, un soir d’été. Fiat lux ! Que la lumière soit ! dira demain la soutane du curé ; fiat lux ! Que vos yeux voient ! réfutera le silence nos bras ouvriers ; fiat lux ! Que l’ombre et la clarté ne se mélangent pas ! retiendront les ouailles endimanchés… 
Gobelets vidés, outils rangés, et sacs de papier fermés ; j’attends. Le forgeron forge encore, le tisserand tisse l’ultime mètre, le mendiant mendie sa dernière pièce. Moi, j’attends l’espoir. Que le forgeron prêche, le tisserand chante et le mendiant philosophe ; que l’on se souvienne qu’un pauvre laboureur laboure, et pense, aussi…
Travail accomplit, journée bien remplie et quelques instants de répit ; j’attends. Mais quitte-t-on sans le renier son état laborieux ? Passe-t-on du jour à la nuit, du blanc au noir, du solide au gazeux ; du corps à l’esprit ? Soudain, là-bas, au coin de la rue, une femme me sourit. Je n’attends plus. Il est six heures, un soir d’été…
 
Maline

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