A CHACUN SON TANGO de CLAUDE

Publié le par juliette b.

Claude nous propose un original travail de tissage subtil dans un tango fait de réponses aux souvenirs du passé, une histoire de deux corps recomposant l’Histoire.


C'est le temps du tango,
Sur le fond jaune du soleil couchant,
Les danseurs gravent le sol à en perdre l'âme.
Au son des pas glissés, au froissement des étoffes,
Se creusent les désirs de la foule grave et fervente.
De figures austères aux figures lascives,
Les corps enlacés tissent leurs souvenirs,
Se mèlent à leurs peaux, odeurs chaudes et lentes.
 
Sous le faisceau des projecteurs,
Brillent les estrellas,
Robe chatoyante collée à la ligne noire de l'homme.
    - Tes pas s'accordent aux miens,
Répression politique, exil,
       Tu me serres plus fort,
        Nos bras s'arrondissent, nos jambes s'étirent,
Ta peine s'estompe, liberté retrouvée.
        Je tourne sur moi-même, tu improvises,
        Ralentis la marche, je m'éloigne,
        Un mal délicieux s'empare de l'espace
        Entre nos deux corps, une respiration.
        Dans l'allégresse, tu m'attires avec hardiesse,
        J'exécute des prouesses au bout de tes doigts.
        Le bandonéon pleure, grave, mélancolique,
Tu pleures ta mère, tes aieux.
        Loin de toi, je t'attends, te désire,
        Tu reviens à petits pas, d'un geste passionné,
        M'incite à me cambrer.

Publié dans Claude

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A
Pour ABC, oui la chorégraphie  du tango évoque tout cela , je le resens ainsi. Amitiés Alice
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A
Pour Babeth, les marionnettes sont souvent très émouvantes comme les danseurs du tango, de part ces forces invisibles qui nous touchent. c'est une belle image. Merci, Amitiés
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A
Danse et sentiments mèlés pour nous parler d'une contrée, d'un passé, d'un corps aimé.............
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B
la danceuse est comme une marionette, retenue par des fils invisibles, sous l'emprise de son partenaire...
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