"PORTRAIT" de CLAUDE
Une auto-analyse, faite avec détachement
Je
Je, livré à lui-même, se fait du mal.
Je s’efforce de ressembler aux autres. La société le veut, émet ses codes, ses lois. Je dois se plier, pour ne pas laisser sa violence éclater et empiéter sur la vie des autres. Je se rebelle, ne veut pas se soumettre et explose de toutes parts, crie, tape, invective, devient sournois, égoïste. Je est brutal. Seul, Je se réjouit, s’admire, se fait rire, pleurer. Je est vivant ou croit l’être, puis s’appauvrit, se dessèche, plus rien ne l’intéresse, même pas l’envie de maudire, torturer, dénigrer, plus une miette à croquer. La tristesse l’envahit, Je n’a plus goût de rien.
Un jour, étendu sur son lit, ses yeux fixent le plafond, Je voit sa propre mort. Longtemps après, Je imagine son enterrement. Je conviera ses amis, sa famille, ses collègues de travail, ses objets préférés, ses livres, son chat l’entoureront . Cela se passera dans sa ville, sa maison, sa chambre, des musiques choisies retentiront, un bon film programmé à l’écran de télévision. Je construis mentalement son enterrement, et trouve cela bien ennuyeux. Une semaine passe, Je remarque le temps perdu, Je manque de savoir tellement de choses sur le désordre des autres.
Je souris, apaisé et oublie qu’il est Je.
Claude
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