FLEUVE d'ANTOINE

Publié le par juliette b.




Nos fleuves n'ont souvent plus rien de romantiques......
 mais pourtant ce nom fait rêver




Voilà, je ne sais pourquoi je m’y jette ; dans le fleuve. C’est presque torrentiel, je le regarde couler son flot d’image.
 
En surface rien ne s’y reflète vraiment.
Trop sale je ne me vois pas dans ce fleuve, j’y suis mais je ne nage pas.
Je ne marche pas.
De mon regard jusqu'à son corps épars j’y jette des images, des volontés comme des pierres sur le pêcheur
Je m’y retrouve après avoir lynché, mutilé et sacrifié ce que je suis sur son autel.
 
En surface il n’y a rien. Rien, juste ce qu’on veut voir,
Sa gueule chiffonnée entre deux vagues.
Vague ici et là des messages bateau
Reliés par le voile de la correspondance
 
Les voiles sont les même,
Blanc tâché de noir.
Des mots drapés.
Des mots sabordés.
 
Je suis dans le fleuve.
Je nage en surface mais moi des messages, des bateaux je n’en ai pas.
 
Je n’intéresse ni les pirates ni les voyageurs.
Ils passent
En surface
 
Et s’effacent.
 
Ils m’oublient comme on s’oublit
Et continue leur commerce.
 
Dans le fond il n’y a rien non plus. Gît ici tout ce que l’on ne veut plus voir.
Des bateaux et leurs messages rouillés
Des lettres détrempées sur leurs étendards.
 
Dans le fond tout est épave.
 
Car de la surface et ses paroles toutes faites
A ses fonds éternel
Il n’y a qu’un pas.
 
Celui de s’y jeter ou pas.


Antoine Pariset

Publié dans participant libre

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Commenter cet article
B
c'est le fleuve du désespoir et de l'oubli!
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A
Fleuve de désespoir... rivière de larmes... tempête de l'âme...
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P
Voilà un fleuve bien dérangeant, partout cabossé et propice à tous les désespoirs.
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A
En le regartdant du rivage, Je n'ose penser à ce breuvageQue l'homme a saliComme il n'est pas permisAlors se jeter dedansNon assurément !
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L
Un fleuve de mots intarissable...
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