LETTRE D'ADIEU de BAB

Publié le par juliette b.





Ce fut une longue patience.....


Durant ces quinze années, ce fut souvent difficile, toujours fatiguant parfois épuisant.
Mais j'ai beaucoup appris à vos côtés. Les vanités, les grandes peurs et les petites lâchetés, il a fallu apprivoiser les miennes, ignorer les vôtres. Et puis observer, comprendre, accepter, excuser. Bref, aller de l'avant.

Ce fut gratifiant. Même si vous aviez oublié mon nom au moment de distribuer les augmentations, dont vous me donniez le tableau à mettre en page. Je l'ai fait de bon cœur. Quoi de plus naturel ? Il faut connaître sa place, et la tenir efficacement. Pour soi. Pour l'entreprise aussi. La mienne était à vos côtés. Je pense l'avoir tenue loyalement.

Et puis un jour, le goutte-à-goutte des petites et grandes lâchetés a rempli et atteint le bord du vase. Et là, vous vous étonnez. Mais qu'est-ce ? On se syndique, on revendique ?
C'est qu'on ne peut pas toujours excuser l'inexcusable, ni accepter l'injustifiable ! Vous devriez le comprendre, si vous saviez réellement diriger.

Ah, ce n'est pas donné à tout le monde, je vous l'ai déjà dit. C'est d'ailleurs ce que vous me pardonnez le moins. Vous confondez avancer et écraser, décider et humilier, justice et bon vouloir. Vous usez du pouvoir de détruire, à défaut d'apprendre à écouter. Ce qui aurait pourtant pu vous sauver de quelques déboires commerciaux. Sachez que ce pouvoir n'agira pas sur moi. La compromission ne figure pas dans mon contrat. Oublions donc ces années de travail en commun.

C'est sans joie mais avec un grand soulagement que je vous dis : Adieu, Monsieur le Directeur !

Bab
Bernard,


Durant ces quinze années, ce fut souvent difficile, toujours fatiguant parfois épuisant.
Mais j'ai beaucoup appris à vos côtés. Les vanités, les grandes peurs et les petites lâchetés, il a fallu apprivoiser les miennes, ignorer les vôtres. Et puis observer, comprendre, accepter, excuser. Bref, aller de l'avant.

Ce fut gratifiant. Même si vous aviez oublié mon nom au moment de distribuer les augmentations, dont vous me donniez le tableau à mettre en page. Je l'ai fait de bon cœur. Quoi de plus naturel ? Il faut connaître sa place, et la tenir efficacement. Pour soi. Pour l'entreprise aussi. La mienne était à vos côtés. Je pense l'avoir tenue loyalement.

Et puis un jour, le goutte-à-goutte des petites et grandes lâchetés a rempli et atteint le bord du vase. Et là, vous vous étonnez. Mais qu'est-ce ? On se syndique, on revendique ?
C'est qu'on ne peut pas toujours excuser l'inexcusable, ni accepter l'injustifiable ! Vous devriez le comprendre, si vous saviez réellement diriger.

Ah, ce n'est pas donné à tout le monde, je vous l'ai déjà dit. C'est d'ailleurs ce que vous me pardonnez le moins. Vous confondez avancer et écraser, décider et humilier, justice et bon vouloir. Vous usez du pouvoir de détruire, à défaut d'apprendre à écouter. Ce qui aurait pourtant pu vous sauver de quelques déboires commerciaux. Sachez que ce pouvoir n'agira pas sur moi. La compromission ne figure pas dans mon contrat. Oublions donc ces années de travail en commun.

C'est sans joie mais avec un grand soulagement que je vous dis : Adieu, Monsieur le Directeur !

Bab

http://bab-loup.over-blog.com/








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B
Une initiative difficile à prendre mais dont beaucoup rêvent souvent... Et ils en profitent en pensant : "elle/il n'osera pas".
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L
Il aura fallu effectivement bien du temps bien trop pour sentir un soulagement !
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C
Une initiative rare, sans doute, de dire tout ce que l'on a sur le coeur, et puis les Directeurs sont tellement occupés ou si étrangers à celle qui s'en va après de longs et loyaux services.
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