LETTRE D'ADIEU de LILOUNETTE

Publié le par juliette b.



Il vaut mieux être la première à fermer la porte



Lettre d’adieu non return

Le jour en est venu de te dire adieu, et je m’en vais. Je m’en vais crever au-delà de tes frontières.
Crever. Tu m’en voudras d’utiliser ce verbe un peu trop vulgaire, usurpé chez les crève misère, et moins poétique à celui de mourir.
Mais mon regard est le même qu’eux, assise sur le c ..,  corps et âme rongés. Sauf  qu’eux, s’ils jettent un regard en arrière, ils n’y voient plus rien, car ils n’ont plus rien derrière et vont tout recommencer, peut-être. Moi, je ne recommence plus rien, c’est certain.
 Sauf qu’eux, s’ils ne croient plus en rien,  leur néant s’ouvre sur une clairière et que c’est déjà beaucoup de voir un morceau de soleil percé…moi, je n’y vois plus rien.
Mon regard au leur est commun à celui de l’absence et de la pitié. Je n’en veux plus de celle-là qui creuse l’indifférence, entretient notre indulgence, quelque peu illusionniste, des fois que l’on aurait oublié de se dire, et c’est si c… tous ces silences, si futiles aussi ces histoires de dire, à prêcher le vrai pour chercher le faux, les pendules à contre sens.
Je m’en vais, certes égoïstement, chercher un chemin que personne à ce jour ne voudrait emprunté, comme un confort, les mains vides, sans trésor aucun, sans ne  rien exiger d’autre que le silence et la paix d’un corps qui me trahit et d’une âme qui subit.
Je ne tendais pas les mains  pour mendier,  juste pour cueillir quelques paroles  plus tendres et vois, comme déjà je pleure, tant elles sont fanées!
J’ignorais combien pouvait être cruelle l’incompréhension entre deux individus.
Je préfère te quitter, avant que m’emporte l’agressivité qui ne brûle en moi comme un démon, celui-là, pas moi et portant forme un couple indissociable entre ce que je suis ou ne suis plus
Nous n’en sommes plus aux enfantillages où devant eux couraient l’expérience et les projets d’avenir, nous sommes là, face à un fruit trop mature.
J’ai décidé de te quitter par respect à la vie que tu mérites, sans tant de contraintes, sans fardeau,  libre comme l’oiseau pour ailleurs, qui sait recommencer.
Je te quitte  pour éviter d’entrer dans le monde aveuglant d’une société faite de supercheries et d’indifférences des moins respectueuses
Mais aurais-je le courage d’envoyer une telle missive, il faudrait que dans un  geste prompt une boîte  soit toute proche, pour avaler mes mots, destination not return ! Je signe.


lilounette
http://au-fil-des-jours.over-blog.org/



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