LETTRE D'ADIEU de JULIETTE

Publié le par juliette b.




Je suis assise à tes côtés, comme tous les jours, je t’écris, bien que tu ne puisses me lire…

Tu es étendue là, dans cette chambre d’hôpital., tu sembles dormir, calme.
Il y a longtemps que je ne t’ai vue aussi paisible. Je peux poser ma main sur ton joli front sans que tu aies un frémissement, je peux caresser tes longs doigts, sans que tu les retires.

Tu es entourée d’appareils complexes qui livrent chacun leur information, tension, cœur, respiration. Il suffit que l’un s’arrête pour qu’une sonnerie aigüe résonne, l’infirmière vient parfois, ou je l’appelle.
Elle me dit de sortir et tout redevient calme.

Je reprends ma place, je te parle, de la couleur du ciel, de ton frère, de ta sœur, Je ne te pose aucune question, je sais depuis longtemps qu’il fallait en finir, je le souhaitais même.
Tu n’avais plus de raison de vivre.

J’ai demandé au médecin de ne pas te réanimer au cas ou….. il a eu l’air un peu surpris « Elle voulait mourir, docteur, c’est son droit » Il n’a rien  répondu.

Je ne veux pas que tu te voies ainsi transformée en légume. Ton cerveau est presque mort, « Et puis c’était sa volonté, il faut la respecter ».

Je regarde longuement les branchements, il suffit d’arracher une prise au mur, quelques instants, et tout s’arrêtera. Je le ferai peut-être…. demain.


Mais…. Là-bas, ailleurs, comment nous reconnaîtrons-nous ? et nous reconnaîtrons-nous ? J’ai repris ta main dans la mienne, je sens un léger tremblement, tu m’entends peut-être…

Il faut que je te dise : je n’ai aucun reproche à te faire, la vie t’était trop difficile. Et malgré ma grande tendresse, mon indéfectible dévouement je ne pouvais rien, qu’être là.

Comme chaque soir, je te dis « Adieu ma chérie », je ne sais pas si demain….

Adieu mon amour, ma vie.

Le lendemain, ton cœur s’est arrêté seul, le Docteur ne t’a pas réanimée,  « comme vous l’aviez demandé , Madame»

Juliette

http://beaudroit.com





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