LETTRE D'ADIEU d'ARTHEMISIA

Publié le par juliette b.


N'avons nous  pas toutes eu un jour
ce besoin d'être enfin à nous- même



A Dieu !

Je m’en remets à Dieu. Je ne veux plus brûler mes jours derrière les miroirs fallacieux des ronrons rassurants.

Adieu ! Le temps n’est plus celui de la soumission irréfléchie et de la mort de l’être. La roue a fait la femme, cette ouverture au monde, et la curiosité de mon regard m’a conduite à découvrir et à prendre en charge le poids de mon ignorance béate.

Adieu ! Cela est politique. Aujourd’hui je sais combien la coutume, le rite, et l’acquis ridicule des siècles ont pesé sur ma vie, et fait de la tienne un espace confortable et sans question. Mais aujourd’hui, elles sont là les questions, celles que tu ne peux pas entendre, celles que tu ne veux pas entendre.

Adieu ! Je ne suis pas ta mère, pas ta bonne, pas ta pute.

Je veux demeurer moi, ce lieu du sensible, où on ouvre les yeux et les mains très grands pour cueillir, accueillir le présent de l’Autre.

Car je sais que mon regard est dans la nécessité, au carrefour où se rencontrent le chemin de vie et le chemin du rêve, de  croiser d’autres regards, et qu’ensemble ils pourront s’arrêter sur l’instant.

Adieu !

Parce que je tiens à moi.

M.
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Publié dans Arthémisia

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A
Excuse moi, excusez moi toutes les deux, Nathalie et toi bien sur Catherine. J’avais prêté à l’adjectif sprirituel un sens tout autre (drôle). Surement une nécessité aussi celle là ( !!!) <br /> Ce que tu écris, Catherine me touche particulièrement car je lie très souvent la recherche de l’autonomie identitaire à  une sorte de quête,  que je n’oserai pas nommer christique ou divine, ces mots sont trop éloignés de ma pratique…et pourtant en y pensant bien pas tant que ça de ma pensée mystique…,  mais oui, spirituelle –il n’y a aucun doute sur le mot cette fois !!!- <br /> Ce divin comme tu le nommes, serait-il ce qui nous fait être en tant que créature unique ? N’est-il pas ce qui aussi nous fait lutter, nous battre à grands coups d’armes ou de mots contre toutes les formes de dictatures ?<br /> Je publierai peut-être ce texte un jour sur mon blog quand le KGB sera mort ou que je serai assez courageuse pour l’affronter. Je ne suis pas dans le remord car j’accouche de ce que j’écris sans culpabilité ni honte. Je le revendique même. La preuve : ce texte est là aujourd’hui sur Papier Libre  et je ne remercierai jamais assez Juliette d’avoir accepté de l’y accueillir. <br />  Ecrire pour moi que ce soit ce genre de textes très très intimes ou des choses plus détachées, n’est que jouissance, exultation, joie. Mais à chaque enfant il faut un foyer attentif et chaleureux. Sur mon blog, le terrain est trop miné.<br /> A moins que ce ne soit le texte lui-même qui soit …explosif…<br /> Mes bises<br /> Arthi<br />  
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C
Nathalie D a entièrement raison ..c'est un texte spirituel. Quand on accepte enfin de se faire confiance, de s'aimer profondément, de respecter sa nature profonde . Quand on refuse enfin que sa conduite soit dictée, cernée par les autres. Quand on fait la part des choses dans tout ce que notre éducation a mis comme poids sur notre personne. Quand on s'habite enfin pleinement sans plus tenir compte de l'opinion d'autrui...enfin on accède au divin en nous, à ce don unique de la Vie qui nous a voulue telle que nous sommes avec des particularités qui n'appartiennent qu'à nous. C'est vraiment une révolution spirituelle profonde. J'ai constaté que l'écriture était un canal extraordinaire pour parvenir au divin en nous... enfin Arthi, tu bois l'eau vive que le Christ a donné un jour à la samaritaine...Ce texte est peut être encore un bébé en couveuse mais je ne doute pas qu'il arrive très rapidemment à maturité et que tu l'installes sur ton blog sans l'ombre d'un remord...Je t'embrasse très chaleureusement petite soeur.
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A
> ABC : quand c'est la guerre, il vaut mieux être armé.> Nathalie D. : spirituel? ...je doute de la justesse de ce terme dans le cas présent! Mais tu as le droit de prendre cela avec le sourire. Pour sur,il s'agit bien d'une remise en question!
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N
Voici une lettre d'adieu, si spirituelle, engageant "l'autre"  à envisager   sa vie d'une autre manière...La rencontre n'aura pas été inutile...Que de phrases magnifiées qui font danser les mots de la vie !Nathalie
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A
il est parfois bien nécessaire de savoir s'emparrer d'un bouclier pour se protéger !
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