L'ÉTÉ de CATHERINE L
Rêverie d' été
Le reverra-t-elle ?
Ne le reverra-t-elle pas ?
Il est parti le pas léger à l'opéra ce soir
Et murmurera à l' oreille des Belles corsetées de noir
Tous ces mots qu'elles aiment entendre dans leur boudoir .
Penser à lui en descendant les marches de ce jardin
Blotti au coeur de ce Paris des clandestins .
Pousser la barrière ouvragée de cet ilot de verdure
Et regarder les enfants débordant de vie
S' ébattre gaiement dans la nature .
S' asseoir non loin d' eux .
Voir comme ils sont heureux
D' envoyer leurs balles agiles vers les cieux .
Et espérer qu' elles retomberont avec grâce
Au milieu des amoureux .
Cueillir un brin d' herbe,
Sentir sur les lèvres la chaleur d' un dernier rayon de soleil .
Parler de tout et de rien à son voisin.
Ne pas lui montrer que son esprit
S'est envolé sur un air de clavecin .
Se lever sans rien dire ,
Ne plus écouter les rires.
Cacher ses larmes aux gamins assis près du laurier-tin .
S' abandonner au rêve
Et songer tendrement au lendemain .
Catherine L