LE BANC de LAURENCE
Le banc de l’espoir !
Vacances en bord de mer.
Quelques jours de repos bien mérité.
Promenade immédiate le long de la plage.
Des regards méprisants pris au vol, des sourires20amers.
Beaucoup de monde, on est en été !
La mer s’étend à l’infini comme un lit de courage.
L’handicapée et son mari regardent ce tableau de leurs yeux émerveillés.
Tout le long de la promenade, des bancs pour se poser.
Ils en choisissent un, vieux, dépoli, rouillé en ses pieds.
Il se trouve face à la mer, devant le grand hôtel datant de l’époque 1900 !
Là ils seront bien. L’handicapée dans son fauteuil et son mari assis sur le banc ;
Une légère brise vient caresser leurs visages.
L’handicapée aimerait tant rejoindre cette mer qu’elle aime tant.
Elle doit se contenter de la regarder, de les regarder comme des petits ballons dans l’eau.
Alors lui vient l’idée qu’après tout autant les regarder sur le vieux banc de bois.
Sans rien demander, elle se hisse sur le cote et s’assoit sur le banc.
Son mari étonné par tant d’agilité, lui prend la main.
Oui enfin, l’handicapée ne l’est plus aux regards des autres !
Ce vieux banc l’a attirée comme un aimant.
Ce vieux banc lui a dit de venir le voir.
Ce vieux banc est devenu un ami, un ami de bois délavé et de fer rouillé.
Ce vieux banc lui a redonné sa dignité le temps d’une promenade.
Ce vieux banc lui a donné une vie imaginaire.
Elle s’est vue en 1900, cliente du grand hôtel, en crinoline blanche.
Elle s’est vue en 2000, sur la plage, profiter de la mer.
Elle s’est vue aujourd’hui, sur ses jambes, prête à affronter des montagnes de joies.
Elles s’est vue sur ce banc pour l’éternité.
Mais la réalité est revenue lorsque le soir est apparu !
Il a fallu se rasseoir dans le fauteuil à roues, affronter les regards des ignorants.
Ils ne savent pas que ce banc lui a redonné de la vie.
Ils ne savent pas qu’elle a fait un miraculeux voyage.
Ils ne savent pas qu’un vieux banc de bois peut être plus précieux qu’un billet de banque !
Si elle avait pu, elle aurait ramené ce vieux banc de bois.
Mais il était soudé au sol de la promenade, devant le grand hôtel.
Sans doute est-ce sa vie de donner espoir à des milliers de fesses et de jambes, de retrouver une vie meilleure !
Toi le vieux banc, l’handicapée ne t’oubliera jamais…
Toi le vieux banc, je reviendrai te voir et m’asseoir pour te parler, c’est juré !
laurence
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