JARDIN SECRET de CATHEAU
Hortus conclusus
Loin très loin
Au fond des labyrinthes de buis et de pierre
Où se perdent les amants
Caché très caché
Derrière les moucharabiehs des harems
Aux senteurs de musc et de benjoin
Retiré très retiré
Dans les prisons sans mémoire
Où gémissent les condamnés
Enfoncé très enfoncé
Comme un clou planté
Dans une plaie qui saigne
Profond très profond
Dans les couloirs de mines
Où croissent opiniâtrement les gemmes
Bas très bas
Dans les grottes souterraines
Où l’eau goutte sur les stalactites silencieux
En apnée limite
Dans la mer abyssale
Où nagent des poissons qui n’ont pas de nom
Creux très creux
Dans les veines rougeoyantes des volcans furieux
Là où la terre n’est plus que feu
A des milliards d’années-lumière
Dans le ciel des trous noirs et des super novas
Où l’infini ne se dit pas
Petit si petit
Que c’en est invisible
Dans l’infime des microscopes
Où vibrent les atomes
Au cœur de mon corps
Verger de pommes d’or
Au nadir de moi-même
Un jardin clôturé
La clef en fut jetée
Et nul
N’en ouvrira
La porte
Etroite
Catheau
ex-libris.over-blog.com