LA COMÈTE de ROLAND

Publié le par beaudroit_juliette

 

 

Mon voyage avec la comète de Halley

 

 

J’en rêvais depuis longtemps de ce voyage dans l’univers. Quand j’étais enfant il y a de cela bien des années maman m’avait dit «  Tu sais la comète de Halley passe dans notre région tous les 61 ans, il suffit de l’attendre. Tu partiras avec elle, et tu visiteras ainsi les galaxies. ». 

«  Formidable, c’est aussi simple que d’attendre le prochain train. »  pensai-je alors du haut de mes trois pommes.

 

 

Un peu plus tard, à l’âge de 10 ans, j’écoutais le mercredi soir, alors l’émissions du journaliste scientifique Lucien Barnier, sur les mystères de l’univers. J’étais émerveillé. Mon imagination voguait d’étoile en planète. Heureusement le lendemain, c’était jeudi.


E

n 1986, en plein hiver, donc, ma valise à la main, impatient, j’attendis sur le quai, la Comète de Halley. La gare était un peu spéciale comme on en voit souvent lorsqu’on voyage dans l’espace. J’avais atteint bien sûr l’âge adulte et j’avais donné à cette grande voyageuse du monde des étoiles, le nom de « Cheval Blanc. » 

Elle était enfin de passage.  Levant la tête, cherchant dans la voie lactée un astéroïde qui pouvait ressembler à un grand panache, je l’aperçus. De la tête aux pieds, tout mon corps frissonna. A peine fut-elle arrivée à ma hauteur, qu’elle s’arrêta sans un bruit et de sa voix douce m’invita gentiment : «  Allez monte ! Je t’emmène aux pays de tes rêves d’enfant. ».


C

onfortablement assis, enfin presque, je collai mon nez à son hublot. Le paysage était magnifique. En un quart de seconde nous arrivâmes dans la banlieue lunaire et l’habitante des lieux, la  Lune, me fit un coup d’œil complice. «  Alors te voilà petit monstre. Tu sais que ta maman se plaint souvent  de te savoir chez moi ? » « Ha  Bon ! Tu l’a connais ? » mais je n’eus pas le temps de lui répondre, bien qu’ici il ne s’écoule pas de la même façon.

Je me sentais léger, mon corps flottait. Après avoir quitté celle que je fréquentais souvent, nous pénétrâmquelques minutes plus tard au fin fond de l’univers. La voie lactée illuminait mon beau cheval blanc. Parfois, j’apercevais quelques poussières d’étoiles qui scintillaient et qui chantaientautour de moi. La Comète poursuivait son périple presque lentement, comme dans unedanse au ralenti. « Vois-tu la grosse boule avec des anneaux autour ? Hé bien c’est  Saturne. Quand nous serons arrivés auprès d’elle, tu pourras grimper sur une de ses boucles pour faire un petit tour, comme sur un manège. »


La Comète tint parole. Sans crainte, je m’installai confortablement sur la plus jolie boucle, celle avec des couleurs que je ne connaissais pas. « Tiens bon et n’aie pas peur ! », me dit tendrement Saturne. C’était grandiose. Je tournais, tournais et des milliers de particules de glace, souriaient sur mon passage. L’anneau prit encore de la vitesse, et ma comète à chaque tour, me faisait un signe amical. « Nous sommes bientôt arrivés sur mon sol. Dès que tu l’auras touché, nous repartirons. Tu as encore beaucoup de chemin à faire, faut pas traîner si tu veux saluer Pluton. » me lança Saturne. L’anneau ralentit, puis stoppa, devant mon cheval blanc. Mon corps s’était habitué à l’apesanteur. 

L

a comète de Halley m’attendait, patiente, et s’est en frissonnant que je gravis la petite échelle pour monter à bord. « Attention  les marches sont gelés, ne glisse pas dans le vide, je ne  pourrai alors plus rien pour toi. », lança-t-elle. Bien que prudent, mes deux pieds glissèrent, et mon corps heurta sa paroi, puis je fus happé par le vide. Je tentai bien de m’agripper à quelques étoiles, mais rien n’y fit. Le choc fut violent. C’est alors qu’une voix  familière me rassura et sécha mes larmes. «  Mon pauvre petit tu t’es encore endormi avant la fin de l’émission et tu es tombé de ta chaise. Je te raconterai la fin demain matin. Dors, dors, petit rêveur, la comète de Halley veille sur toi. Tu la verras d’ici un demi-siècle.

 

Roland Laurent

 

 roland01laurent-blog.fr.over-blog.fr

 

Je vous jure que c’est vrai.

 


Publié dans ROLAND

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A
<br /> <br /> Nous pénétrons de plain pied et avec bonheur les arcanes d'un voyage d'enfant. <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Votre texte exprime à merveille la  disposition native de l'enfant au rêve !<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Quel fastueux voyaye, petit Pierrot lunaire !<br /> <br /> <br /> <br />
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U
<br /> Genial!<br /> <br /> <br />
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