LE BATEAU... de MATHEO
Math
http://matheo6.over-blog.com/
Le pain de cette terre n’apaisera jamais ma faim !
A l’abri de notre histoire je pourrais vraisemblablement continuer le voyage jusqu’à ma fin, mais pour cela il faudrait faire taire ma conscience.
Si le bonheur n’existe pas au moins pourrais-je croire à l’apaisement de mon propre mensonge, me laisser engourdir dans le confort du dogme écrit tout au long des siècles passés, mais suis-je assez raisonnable pour me duper moi-même ?
Je regarde les gens évoluer autour de moi avec stupéfaction, leurs aspirations sont tangibles, ils ont l’air d’avoir trouvé un équilibre à défaut d’avoir trouvé la félicité et surtout ils paraissent s’en contenter, chacun semble œuvrer en harmonie avec lui-même.
Je les envie, j’aimerais tant être capable de saisir, tout comme eux, le moyen d’accepter le compromis de l’adhésion aveugle, consentir à bâtir dans le présent sans jamais faire référence au futur.
Je voudrais encore croire que l’existence terrestre n’est qu’un prélude à l’éternité, je voudrais de toute mon âme m’abandonner éperdument à ma foi mais je n’y arrive plus, mon errance spirituelle me dévore petit à petit..
La douleur de ce questionnement perpétuel me rend intolérable le quai de ma vie, mon sac est prêt depuis fort longtemps déjà, il me sera facile d’embarquer dans le navire de la renonciation. En guise d’adieu j’abandonnerai à ce monde déconcertant ma crédulité passée.
L’embarcation gonflera ses voiles aux vents de mes désenchantements, en doublant le phare de cette terre que j’ai aimée, je larguerai tout ce qui me reste d’espoir.
Au petit matin, à l’heure où meut la lune, un bateau dans la brume ira se noyer dans l’horizon des regrets…
Math
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