PAR UNE NUIT.....de UT
Difficile de marcher droit et sans trébucher : il ne voit ni les trous de mousses, ni les bosses de pierres.
Il ne voit que le vague noir souffreteux d'humide au raz des herbes penchées ; au fin fond d'un horizon muré de vide.
L'un après l'autre ses pas d'éponge aspirent sa propre foulée en minces succions bruyantes.
Ses bras écartés devant palpent l'ombre d'air du soleil : la nuit.
Cette nuit!
Il transpire et tremble un peu d'efforts et de peur ; d'aveugle.
Même la lune s'est planquée ou habillée de noir... exprès, bien sûr! Juste pour lui faire plus douloureux encore ce vaccin de mort tout contre sa vie.
Sa vraie vie derrière.
Son perdu.
Son coeur pendu.
Et le brouillard-nuage qui sort de sa bouche grande ouverte se cogne au noir, rebondit sur ses lunettes inutiles, s'affale sur son nez ; lui renvoie sa propre haleine.
… Mourir étouffé par soi-même une nuit où la lune ne se serait pas levée...?
Ut