SILENCE RAMPANT de JOCELYNE B
La porte du silence rampant
En visitant les caves du Vatican, quelle ne fut pas la surprise des prélats en découvrant une crypte non répertoriée dans les archives papales. Son entrée, située dans les catacombes, avait été masquée par l’éboulement d’une maçonnerie plus récente, marquant par là que cet endroit avait déjà du être exploré. Bien des interrogations fusèrent à la suite de cette découverte. Certains y lisant l’œuvre de Satan, d’autres l’interprétant comme un signe de Dieu. Il fut décidé par les détracteurs de l’hypothèse du diable de murer son entrée, provoquant un tollé général chez ceux qui y voyaient la trace du divin. Devant tant de désaccord, le pape en grand secret décida d’envoyer une équipe repérer les lieux tout en prétendant que tant que tous ne seraient pas d’accord, il ne se passerait rien de plus. Et il en interdit l’accès.
Rolland de Montfort était l’homme de la mission. Equipé de lampes et de cordes, il en étudia tous les risques et accompagné de trois personnes de confiance, il débuta l’expédition dans la discrétion la plus absolue.
L’ouverture une fois déblayée, le premier à s’introduire fut saisi par un silence rampant, brutal. Un sentiment de néant le paralysa et malgré ses efforts désespérés, plus aucun son ne réussit à sortir de sa bouche. Voyant son rictus de terreur, Rolland entrepris de le sortir de là. Il avait équipé de corde en rappel chaque homme et, tirant de toutes ses forces, ramena son équipier à l’extérieur.
L’homme avait perdu la mémoire, toutes tentatives pour la faire revenir restèrent des échecs. La nuit dans son sommeil il rêvait. Il rêvait que le diable ondulait silencieusement comme un serpent jusqu’à lui pour lui arracher la langue et l’empêcher de raconter ce qu’il avait vu.
La crypte fut murée à jamais et le pape, ayant connaissance de certains écrits, savait maintenant que là se trouvait une porte des enfers. La neuvième à sa connaissance…
Jocelyne b.