9:Lilounette

Publié le par NatC

consigne 12

Une nuit de ténèbres aux ombres allégoriques entremêlées de branches courbées. A travers elles, je tentais de fuir un monstre, hideux, à tête volumineuse, aux yeux exorbités sous des sourcils épais, aux joues boursouflées et poreuses.

Recroquevillée dans l’anse d’un branchage, je criais au secours, d’une voix rauque qui s’éteignait sous l’écho rebondissant. Il tirait sur ma jupe tout haillons, qui s’était déchirée, en fuyant.

Partout où je grimpais  à travers l’arbre, il était là, devant moi, derrière moi. Ses mains  m’agrippaient, tentant de me faire tomber comme une proie entre les siennes. J’étirai toujours sur ma jupe, car je craignais le pire, il m’avait dit : «  je te prendrai ».

A terre, son adversaire , mon témoin, lui, me tendait sa main , mais je ne la voyais pas. Entre les deux hommes c’était à qui me saisirait le premier, l’un pour me sauver, l’autre pour me violer. Une ronde de deux ombres qui épuisaient leur défense. Qui vaincra ?

Complètement essoufflée, démunie, atterrée, muette de putréfaction, le cœur frappait si fort dans ma poitrine que je pensais un instant m’être évanouie. Mais il n’en était rien. J’étais assoiffée et m’abreuvais de suées qui s’écoulaient des pores de mon front transis.

Je tremblais de plus en plus, chancelante, quand , je  me suis retrouvée au sol , étonnée, en profitant pour fuir, courir, courir laissant les deux hommes en face à face.

Je ne sais par quel miracle, je me trouve assise auprès de mon ange gardien, sur un lit drapé blanc. Il me regarde attendri,  me caresse les cheveux, me dit : « c’est fini, n’ai plus peur  ». J’étais saine et sauve , lui indemne. Victorieux de son combat envers le sadique qui brutalement m’avait arrachée du siège de la voiture en stationnement, et jetée à terre en criant : «  je la veux, je veux voir..  ». Ma peur fût telle que  le rêve qui m’a poursuivi pendant des années la transfère comme il est dit , c’est presque la même .

Il me propose un jus de fruits pour me réconforter, mais à peine ai-je terminé le verre que je sens monter en moi un enivrement et mon corps s’affaiblir.

Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore.

Quand mes yeux se sont ouverts, il était toujours à mes côtés. Je regardais ma cuisse simplement griffée, j’étais en vie, je la lui devais.

Mais que fût ma stupeur de constater que le nectar qu’il m’avait fait boire pour apaiser ma frayeur, avait pu m’endormir sans que je me souvienne, ni comment  ni pourquoi dans ma propre faiblesse, lui-même avait extrait la saveur d’un fruit. Avais-je été euphorique, avais-je été consentante, mystère ! Trompée, humiliée, bafouée, je n’ai pu que sangloter, à l’aube de mes vingt ans.

En fermant la porte de la maison, la décision de le quitter était certaine, et je laissais mourir tous nos projets.

Jeunesse inassouvie, espoirs envolés, confiance perdue. ..Sous la succulence d’une potion qui fait croire en l’ange, qui n’est autre que démon, de surcroît le second !  voici un mur de silence qui s’installe , et quand les pierres s’éboulent, après bien des années , le rêve qui m’a tant persécuté , fait partie des souvenirs , me soufflant à l’oreille que le temps passé ne se rattrape plus .

L’éboulement n’est autre qu’un signe de convalescence, me direz-vous, soit, à chacun de penser…

Ne croyez pas que ce récit soit des plus imaginaires, il retrace authentiquement l’image d’un silence à travers la frayeur de mon rêve ! 
 
 
 

Publié dans Lilounette

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G
Liliane, jamais ce texte n, aurait du etre ecrit et divulgue sur un blog.j, ai honte pour toi et pour nos enfants et petits enfants.tous les commentaires sont a vomir.baby la malice alias gaby est encore plus conne que je l, imaginais, je ne veux plus la frequenter.allez vous faire foutre.CONNASSES!
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B
Très beau texte, je sais qu'il est difficile de parler de ses démons. Tu le fais aujourd'hui, bravo. Demain va se construire autrement maintenant que tu les libères.Il te faut vraiment construire sans eux...
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F
mais effectivement elles sont terribles toutes ces peurs<br /> beau texte très bien écrit<br /> sans surcharge<br /> Freud aurait été ravi de ce texte<br /> bravo
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A
Bravo Lilounette, tu as osé écrire et envoyer ton texte qui était déjà prêt, un pas important qui nous vaut un superbe texte à respecter, texte  qui nous fait trembler......<br /> ABC
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M
Rien à ajouter d'autre que Nath.<br /> Formidable!!!
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