LE VIEUX CHÊNE PLEIN DE SAGESSE DE MARTINE

Publié le par NatC

 
Que de sagesse, Martine, dans ton propos,
ce bel atbre t'a inspiré,
comme nos amis d'ailleurs.
Je suis contente de son succès.
Il le mérite.
Juliette



Me souvenir de mes premiers instants ? C'est bien loin tout ça.
J'ai entendu les éphémères dirent que je suis né sous le règne d'un de leurs grands arbres,
François Premier je crois,
et d'après eux je serais un descendant d'un chêne comme ils appellent ma race
sous lequel un autre de leur roi rendait justice.
Je ne sais, j'ai un peu de mal à comprendre ces bizarres créatures q
ui ne sont pas attachées à notre mère nourricière.
Bref, la première chose dont je me souvienne c'est d'avoir été entraîné par une curieuse petit chose rousse,
elle m'a arraché à la branche maternelle et enterré dans cette clairière où elle m'a oublié,
Là, à l'abri dans la terre noire j'ai senti sortir de ma coque une racine qui s'est enfoncée
dans l'humus pour se gorger de vie,
dans le même temps je risquais un minuscule tronc à l'extérieur.
Le monde autour de moi m'émerveilla.
Le vert, le vent, la pluie, le soleil, la vie. C'était merveilleux.
Bien sûr, mes premières années furent difficiles,
il me fallait grandir pour trouver les rayons réconfortants du soleil,
je devais développer des branches et des feuilles pour recueillir cette manne céleste,
tandis que mes racines se multipliaient et s'étiraient dans toutes les directions sous la terre,
je devais aussi espérer échapper aux créatures qui m'auraient bien avalé.
Il y avait de la concurrence et ma croissance en a tué beaucoup autour de moi,
mais qui pouvais-je ?
Les éphémères raisonnent en années, nous les arbres pensons saisons.
Celle du repos où nous nous reposons sous la neige,
celle de la renaissance où nos feuilles jaillissent,
celle de la reproduction où nos fruits se séparent de nous,
celle de l'endormissement où nos feuilles prennent des couleurs que les éphémères admirent.
Ainsi passèrent les saisons.
J'ai eu beaucoup de chance d'arriver dans cette clairière au cœur de la forêt,
car pour mes congénères de l'orée la vie n'était pas facile,
souvent j'entendais leurs hurlements lorsque les éphémères qui pensent gouverner notre terre
les abattaient pour en faire du feu ou les transformer pour leur confort.
Oui, j'eus de la chance.
Sous mon ombrage venaient souvent se nicher des éphémères amoureux
qui allaient donner naissance à d'autres comme eux,
parfois aussi des jeunes enfants jouaient dans mes branches.
Mais, il faut dire que je suis un géant débonnaire, certains d'entre nous aspirent la force vitale
de ceux qui se couchent sous eux, moi au contraire cette force je la leur donnait à tous ces petits être si faibles.
Au fil des saisons
je donnais naissance à de nombreux petits,
je ne sais combien ont survécu.
J'en vois quelque-uns près de moi, d'autres ont été emmenés loin,
parfois aussi je reconnais leurs voix dans le lointain.
Mais mon temps va bientôt s'achever.
Mon sang circule moins bien,
j'ai de plus en plus de mal à développer branches et feuilles.
J'ai envie de m'assoupir dans un hiver sans fin, me reposer.
Les éphémères viennent me voir souvent et m'examinent, certains semblent me vénérer,
comme c'est étrange.
Me laissera t-on finir paisiblement mes jours, me dessécher et rejoindre notre mère la terre
ou m'infligera t-on la torture de la scie.
Je ne sais, et dans mon grand âge ceci m'importe peu.
J'ai vécu pleinement ma vie, répandant ma semence, abritant les petites créatures fragiles de la forêt,
les nourrissant, donnant paix et tranquillité aux éphémères capables de comprendre la grandeur de la Vie.
Oui j'ai bien vécu et je peux maintenant rejoindre le grand tout et peut-être renaître ailleurs.
 
Martine27
http://moncarnetamalices.over-blog.com

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L
Un récit qui laisse entrevoir beaucoup d'images, de couleurs, de sensations de la naissance à son point culminant .Un bel hommage à ce chêne .
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A
Beauté des cycles de la nature, tu nous redis tout ça avec beaucoup de grandeur, toi le chêne qui a subsisté, n'est-ce pas ainsi qu'est née ta majesté ?
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