MADAME L'ANGOISSE de JULIETTE

Publié le par juliette b





Ce matin, je me suis réveillée, avec un poids sur la poitrine.
Ce n’était pas Léo, mon petit chat, non, il a passé sa nuit sur un radiateur, je la connais bien cette sensation,  depuis si longtemps.

Rester couchée, non impossible, je fuis le lit.
Peut-être debout ça passera , l’angoisse glissera le long de mon corps … mais non! elle m’étouffe toujours, je mets la main sur ma gorge…peut-être boire en thé bien chaud, manger, mais mon estomac est noué. Je ne peux pas.

Faire quelque chose à tout prix, .. un bain bien chaud, Ah ! que c’est agréable cette brûlure…il me semble que je suis mieux.
Mais non, à peine debout, elle est de nouveau là, Madame l’Angoisse, que faire, sortir .

Mais il faut être là pour le repas, surtout n’en pas parler,  l’incompréhension me rejettera encore plus bas.
Je mange en silence, simulant un certain sourire, pressée d’en finir. Regarder un peu la télévision : tous les malheurs du monde me font souffrir, le Bingladesh, le Chili, les enfants perdus, violés… je participe, je comprends, mais mon angoisse ne me quitte pas pour autant.
Je sors, je vais marcher au travers du Petit Bois voisin. Attention, bien regarder si un tronc d’arbre ne cache pas un inconnu inquiétant.
Pas aujourd’hui.
Enfin le Grand Magasin, je traîne dans les rayons, de jupes en pantalons et  colifichets, de violet en pourpre, rien n’arrête mon regard, pas une seule petite folie à faire.
La cafeteria, peut-être ?
Non, je ne mangerai pas de gâteau….   je prends pourtant un Succès, et demande un thé. J’y vide les deux sachets de sucre en poudre... je sais que c'est trop. Je mange mon gâteau  rapidement, je me brûle avec le thé, et je fuis, vers la maison.
Rien à y faire aujourd’hui. Rien envie de faire .

Et si je descendais en ville….., déjà se dessine en moi l’image du petit café, juste à l’angle de la rue de la Baleine. Mais non, je n’irai pas… et pourtant je sais bien, je le sais depuis ce matin,  de l’alcool desserrerait cet étau, je deviendrais légère.
Je serais bien…

Je suis bien.. j’ai bu.

Juliette

http://beaudroit.com

Publié dans juliette

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I
l'angoisse qui te prend à la gorge ! beau texte !
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A
Que voilà une lourde description d'une solitude qui va se perdre au fond des verres! Face à soi-même, que de forces faut-il  pour continuer, continuer, continuer....je t'embrasseArthi
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L
Inspirer, expirer, bête n'est-ce-pas, mais çà aide un peu .
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V
volonté et tentation sont les mamelles de la dépendance...volti
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A
C'est très parlant cette femme qui tourne en rond autou de son besoin! Elle veut s'en éloigner mais tout le lui rappelle ! C'ela doit être atroce !
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