SILENCE HABITÉ de LILOUNETTE
Un silence vivant ....
Il parait, me dit le silence, que nous passons la nuit ensemble
J’en suis aise, maître rêveur, ma couche est prête, toute de blanche broderie, et à peine je pose la tête sur elle que je perçois des froissements de dentelle.
Il lisse mes cheveux dénoués et l’on entend des notes de musique qui s’élèvent sur l’oreiller et qui trottent et trottent à pas de velours dans les méandres de ma chevelure
Mais c’est rien ne l’arrête le silence. Blottit contre mon oreille, il aime ce petit trou dans lequel il sifflote un air comme un doux babil, puis sur mes épaules jette une liseuse pour taire mes tremblements, c’est dire comme vite j’ai froid.
Son empressement est cérémonieux. Il se déplace comme le vent avec velouté sous le drap, encerclant mes hanches, mais voilà qu’elles gémissent, mes mains agrippent le bord du lit, et là, il me soulève, m’enveloppe, m’emprisonne sans aucune décence, je suis sienne et il voudrait que je réponde à son engouement
Mais mon corps se tort, gémit.. Je griffe, je mords et j’entends des sanglots montés sur lui.
Ainsi il se meurt : une douleur l’a tué.
lilounette
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