SOUVENIR DE JARDIN de LILOUNETTE
Vie fascinante d'un jardin
C’était un jardin ..
Poussez, poussez la grille du jardin de rouille piquée…entrez.
Quand l’été venait, nous allions mon frère et moi au jardin couronné de douceurs.
C’était vers la fin de l’après-midi sous un soleil qui nous faisait câlin pour ne point brûler nos jeunes peaux fragiles.
C’était l’heure, où les fraises comme un pourpre éventail balançaient timidement leurs arômes. C’était aussi celle, où les groseilles mûres et ruisselantes s’inclinaient sur les branches en nous murmurant-
« comptez-nous, égrenez-nous ». D’une oreille distraite nos parents nous corrigeaient. On cueillait, on comptait, on apprenait sans savoir en détachant leurs grains.
Le jus éclatait dans nos mains comme une naissance et puis soudain un papillon. Comme une fleur brodée au-dessus de nos têtes, il venait léger, d’un bel azur chanceler sur les grands dahlias, dont le soleil avait tourné leur cocarde vers l’ombre.
L’abeille, elle, suspendait son envol, puis repartait tournoyer, bourdonnante en mêlant son chant à celle de la rivière qui tout à côté mouillait l’herbe de la rive.
C’était là, que mes parents puisaient l’eau et remplissaient arrosoirs pour nourrir le jardin assoiffé où aucune herbe n’avait le temps de pousser.
Les légumes, quant à eux s’alignaient, rangés comme des écoliers silencieux, et l’on écoutait le murmure de la rivière qui en traversant la terre, lui apprêtait une odeur humide mais bienfaisante …et l’on percevait aussi, se coucher sur l’herbe, le chant des insectes qui voltigeaient parmi autres odeurs flottantes.
C’était un jardin aux lumières bien douces, comme un fruit sucré, comme un parfum qui rôdait dans l’air chaud, comme un bonheur qui s’étirait ..
Poussez, poussez la grille du jardin de rouille piquée, entrez, je l’entends encore qui murmure.
Lilounette
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