CARNET DE BAL de JULIETTE
Dans sa main fine, elle tenait, glissé à son doigt,
Comme une bague de fiançailles attendues
l’anneau qui attachait son carnet de bal
En ivoire et le petit crayon blanc, chargé de tracer
les noms des plus fins danseurs de cette soirée.
Vêtue de la robe blanche des débutantes,
Légère et vaporeuse, les épaules dénudées,
Juste assez pour découvrir ses bras souples,
Le décolleté sage du corsage moulait
Ses petits seins fermes et nus sous la soie
Elle promenait un regard, presque indifférent,,
Un peu ingénu, pudique et offert,
Sur la foule anonyme encore des costumes sombres,
Qui vêtaient les mâles et élégantes épaules
Des futurs danseurs de tango
Elle s’interdisait de faire déjà un choix
Pour ne pas être déçue par ses futurs danseurs.
Elle savait que ce soir, peut-être un garçon,
S’inclinerait en souriant, prendrait délicatement
Le petit crayon entre ses doigts.
Il écrirait son nom, ou simplement son prénom,
Et dirait, affable, « pour la première valse, Mademoiselle ? »
Elle inclinerait gracieusement la tête, rougirait un peu
Pour murmurer un » Oui » timide et engageant
Impatiente déjà de se retrouver dans ses bras.
Cela se passait ainsi dans les romans
Ce serait ainsi, il le fallait, ce fut ainsi……
Car c’était un Conte de Fées,
Où les princes et les gentes demoiselles
Se rencontrent un soir de bal,
Dans la grande salle illuminée du château,
Un doux soir de Printemps
Et ils se marièrent et eurent de beaux enfants
Juliette