SOURDE POESIE de CATHEAU
Au pays des choses immobiles et secrètes
Au fin fond du jardin
Au-delà des massifs aux oreilles de lapin
Derrière les murs couverts de vigne vierge
Je retrouverai
La Vieille maison (C’était son nom)
1790 était gravé sur la pierre
Dans la pénombre du salon
Aux odeurs de feu de bois et d’encaustique
Semblable et inchangée
Luira doucement la vitrine blonde en marqueterie
Avec ses courbes douces ses fleurs et ses guirlandes
Et ses pieds de lion griffus
Je m’assiérai sur le canapé Louis XVI
Tout raide dans sa tapisserie fanée
On l’appelait le canapé des fiancés
Au milieu de l’escalier de bois noir et ciré
Je reverrai la tête du Christ de plâtre gris
En agonie jusqu’à la fin des temps
Sculpté par ma grand-mère
Et tout en haut sur le palier
Il y aura Mazeppa le Hongrois
Nu livide et tordu
Attaché sur son blanc cheval fou
Dans son grand cadre noir
Et il m’emportera loin là-bas
Au pays des choses immobiles et secrètes
Catheau
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