9 :contribution de Mathéo

Publié le par NatC

Elle a passé toute l’après midi à préparer la soirée, le dîner en tête-à-tête, une cuisine soignée et originale puis une jolie petite robe pour mettre en valeur sa silhouette.

Elle a tout pensé, répété, parce qu’elle le sait ce soir est le grand soir.

Elle se souvient de leur rencontre au conservatoire, elle a su en le voyant qu’il était l’homme de sa vie.

Lui était indifférent, indifférent à tous et à toutes, seul le travail l’intéressait, mais elle a bravé sa timidité naturelle, son amour propre, elle s’est arrangée pour être sur son chemin toujours et encore et il a fini par la remarquer.

Elle est jolie et en est consciente alors le challenge n’a guère était difficile à relever et ils se sont vus et revus puis il l’a emmenée en week-end.

Elle lui offrit tout, son amour, son corps sa virginité et en retour elle commença à bâtir doucement leur avenir.

Ce soir elle va lui offrir le plus beau des cadeaux, elle va lui dire qu’elle attend un enfant, un petit bébé, elle va lui dire qu’elle porte son fils.

Son bonheur est si grand qu’il affole son cœur.

Elle entend des pas dans l’escalier et bientôt on frappe à la porte.

Lorsqu ‘elle ouvre, Philipe lui semble distant, nerveux, mais qu’importe, elle se jette à son cou puis retourne dans la petite cuisine d’où elle lui lance

-« Sers-toi quelque chose j’en ai pour une minute. »

elle rectifie une dernière fois sa coiffure puis le rejoint et entame tout de suite en lui saisissant la main

-« j’ai quelque chose à te dire mon amour »

-« Moi aussi  et je vais commencer si tu le permets, enchaîne-t-il, cette fois mes parents ont accepté, je m’envole à la fin du mois pour les états unis où je suivrai les cours du maître Oscar Jaëner, c’est une chance inespérée pour moi  et puis tu sais mon absence ne durera que qu’une année ou deux, je t’écrirai, je t’appellerai… »

Les jambes en coton, la poitrine écrasée elle trouve la force de lui répondre d’une voix blanche

-« oh mais c’est merveilleux, moi je voulais juste te dire que j’avais raté le repas et que j’étais un peu souffrante… »

-« Ce n’est rien, allons au restaurant réplique-t-il aussitôt »

« Non je ne me sens pas très bien et en fait j’aimerai me coucher tôt » assure-t-elle

Il feint de la croire l’embrasse en lui promettant de lui téléphoner le lendemain puis redescend l’escalier.

Le plus terrible de tout c’est que son amour est resté intact, indemne alors elle s’approche de la fenêtre en laissant éclater ses sanglots et une main sur le ventre  Elle le regarde,attendrie,disparaître dans la rue.

 

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M
Merci à tous je suis très touché
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F
Aimer, n'est-ce pas se sacrifier pour le bonheur de l'être aimé? <br /> Ce sacrifice a-t-il un sens quant il est basé sur l'ignorance ?<br /> je ne sais pas pour les autres mais la lecture de ton texte n'a pas manqué d'humidifier mes yeux <br /> merci
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N
Je suis émue car cette histoire déchirante est écrite par un homme.<br /> Elle nous interroge encore une fois sur les différences hommes et femmes.<br /> Merci Mathéo et bravo pour les dialogues qui font très vite avancer l'histoire.Nat
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A
Et malheureusement, cela arrive trop souvent...<br /> Incompréhension, déception....<br /> Beau texte, on pleurerait presque avec elle.....<br /> <br /> ABC
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L
Drame de la non-communication !
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