UNE CHAMBRE EN SOLOGNE de LILOUNETTE
C’était une petite chambre charmante, aux poutres de chêne apparentes, située à l’étage mansardé d’une maison solognote
Les murs étaient tapissés d’une toile unie, couleur bois de rose, qui valorisait les meubles mis en place au fur et à mesure des héritages familiaux, car le mobilier comme les objets différaient dans une parfaite harmonie.
Seul le lit composé d’un matelas posé sur un sommier était des plus communs.
De chaque côté du lit, deux chevets en bois identiques faisaient notre fierté, car ils avaient été façonnés par un ancêtre maître menuisier, et ces pièces uniques retraçaient le style de l’époque dernière.
Un guéridon XIXème siècle en noyer massif , attirait notre attention par son pied central magnifiquement sculpté, auprès duquel reposait un fauteuil Louis XIII , recouvert d’une tenture à motifs fleuris de roses en bouquets.
L’empreinte du passé était très forte. Sur chaque mur les cadres suspendus aux ornements dorés, faisaient revivre par leurs photos, des scènes de vies quotidiennes avec des variétés de costumes et de personnages : couples de mariés, infirmière, militaire, chasseur…
Les objets tels que lampe à pétrole, plat à barbe , tapisseries, broderies de fleurs Richelieu , jusqu’aux draps ornés par les initiales évoquaient encore certaines origines.
Quant aux livres entassés par-ci par là, étaient mémorables eux aussi, parce qu’ils retraçaient la vie de nos aïeux venus de Sologne, du Berry où des départements limitrophes, des simples revues trimestrielles jusqu’aux romans les plus classiques, sans oublier ceux qui me passionnaient, où l’on contait anecdotes et sorcelleries de la région.
L’été, dès l’aube, la fenêtre ouverte laissait pénétrer le chant du coq.
L’hiver, quand les bûches se consumaient dans la cheminée située au rez-de-chaussée, les odeurs montaient à l’étage en imprégnant la pièce comme un doux prélude au sommeil et c’était devenu un rituel que de l’allumer.
Cette chambre, par excellence, était celle où les souvenirs de nos vacances à la campagne avec les enfants, demeuraient les plus doux..
Lilounette
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