LES LUNDIS DE BALALINE
Les premières séparations, de ces lundis d'enfance
Avant je détestais le lundi. Retour déchirant à la pension »prison »,à ses hauts murs de pierre qui nous cachaient la vie. Avant, j’avais les larmes qui coulaient, les yeux perdus sur l’écran-paysage, le cœur noué sur tes mots du dimanche, tes mots tendresse, fous de projets, fous de promesses.
Avant, je m’endormais le soir avec ton rire dans mon cou et ton foulard déposé sur ma joue.
Avant je détestais le vide de ce jour, les premiers cours qui éloignaient le rêve, l’angoisse qui rôdait et le froid des silences.
J’ai haï ces lundis au parfum de souffrance, quand il fallait quitter la chaleur du dimanche, se séparer, encore, et vivre nos quinze ans, chacun de son côté.
Les lundis sont plus calmes aujourd’hui mais il plane des ombres, un mal- être parfois, où ressurgit le mal d’adolescence, la déchirure, les souvenirs de cet horrible train engloutissant la jeunesse et l’amour.
Balaline