FARABDOLE UNIVERSELLE de MALINE

Publié le par juliette b




C'est le Bal de l'Automne,
auquel nous venons d'assister....


 
Lentes envolées des feuilles croquantes, parcheminées par la mort à laquelle elles ont trépassées ; le ballet propose ce soir au vent l’orchestre. Abandonnée aux palinodies, bourrasques et accalmies, rien n’est plus beau qu’une feuille. Myriade universelle, qui à la mort appose la renaissance, pluie végétale qui s’offre et nourrit les racines de l’arbre qui l’a vu naître ; l’automne est farandole. Une feuille, n’est jamais immortelle.
Une feuille est éternelle. A l’instant où son corps friable d’une sève fuguée propose sa révérence, se détache de son ombilical rameau, elle chorégraphie sa chute, d’oranges, de bruns et de rouges, accorde à son trépas une gloire singulière, effleure dans infime crissement, et pour la première fois depuis longtemps, l’accueillante humidité d’un sol gorgé.
Et la brise, soudain, lui insuffle l’inanité d’un être animé et ranime les braises de toutes ces feuilles tombées ; fait de leur transe une incandescence. Mouvements irréguliers comme l’effleurance des peaux de deux cavaliers, bruissements rythmés du souffle court du danseur, courbes inspirées comme le creux d’un dos arqué, l’intelligence d’une jambe en retrait ou la douce suspension d’une main vacillante ; l’automne s’adonne, passionnément, au vent.
Nobles envolées de feuilles chatoyantes, guirlandes, défilés et quadrilles en symphonie – polychromes applaudissements – le bal des frondaisons a commencé.
Et puis la brise rompt l’enchantement du funèbre ballet, s’anéantit comme l’on s’abstient de respirer, pour contempler l'inéluctable déclin et la traction pesanteur qui plaque les feuilles sur le linceul de la terre. Dans l’au-delà, elles se décomposent. Abreuvent et alimentent. Surgit alors, intrinsèquement recyclée, la vie : cycle immuable, renaît au printemps la feuille effacée au travers de foliations nouvelles…
A l’heure où je vous parle, les protagonistes de cette danse terrible et belle, comme aujourd’hui, se sont tues. Il n’existe plus ni valse ni tango que dans le fertilisant souvenir d’humus qu’elles ont fondé ; promesses d’avenir. Mais les arbres, toujours, continueront à pleurer, de jaunes, d’oranges et de rouges de leurs larmes universelles…
 
Maline
http://maline.unblog.fr/

 

Publié dans Maline

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A
C'est une très jolie danse que le danse des feuilles, la complainte de l'arbre et la piste de l'humus!
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A
Bien jolie valse de l'automneQue les feuilles qui tourbilonnent !
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