LA RENCONTRE de BABETH

Publié le par juliette b.




Elle  a un peu peur des "mecs" elle n'aime pas
la moto....et pourtant  ils se sont rencontrés



          Chez Isabelle, en ce moment, c'est le bazar... Ses parents ont décidé de se faire monter une cuisine incorporée, et voilà déjà deux jours que les travaux sont en route...
Isabelle est bien contente d'avoir repris ses cours, car elle est mal à l'aise quand elle se trouve en présence d'hommes qu'elle ne connait pas, et puis, le bruit et la poussière, elle préfère largement être en cours...
Mais, le mercredi après-midi, c'est relâche, et voilà que sa mère lui demande de rentrer au plus vite après les cours, car elle-même doit s'absenter, et elle ne veut pas laisser des étrangers seuls à la maison...
-"Ne me demande pas ça,tu sais bien que je n'aime pas rester seule avec des  mecs, je ne sais jamais quoi leur dire, et il y en a toujours un pour raconter des bêtises, je deviens rouge comme une tomate, et je me sens ridicule!"
-"Désolée ma chérie, je ne peux pas faire autrement... Mais ne crains rien, ça fait deux jours qu'ils sont là, ils sont très polis, discrets et aimables. Je t'assure que tu ne crains rien avec eux... Tu n'auras qu'à leur offrir quelque chose à boire, bière, café ou coca. (Le plus jeune adore le coca)...
C'est la mort dans l'âme qu'Isabelle rentre directement après les cours ce mercredi après-midi... Bien obligée... Comme elle appréhende la rencontre, elle hésite devant la porte, respire un bon coup, puis entre, se dirige lentement vers les coups de marteau...
-"Bonjour monsieur, je suis la fille des propriétaires."
-"Oui, bonjour mademoiselle, votre mère m'avait prévenu."
-"Vous êtes tout seul?"
-"Oui, mon collègue a dû s'absenter, mais ne craignez rien, je me débrouille très bien tout seul, j'ai l'habitude..."
Isabelle n'en revient pas, il n'y a qu'un ouvrier, (ce qui l'arrange), et en plus, on dirait qu'il a le même âge qu'elle, et puis ses yeux sont d'un bleu si transparent, qu'elle a failli se perdre dans son regard... Elle se met à rougir, en pensant qu'il avait dû voir qu'elle le fixait avec insistance... Pour couper le silence, elle lui lance:
-"Voulez quelque chose à boire? Une bière, un coca?..."
-"Je veux bien un coca, c'est gentil..."
Isabelle s'exécute, et va chercher deux canettes bien fraîches à la cave.
-"Voulez-vous un verre?"
-"Non merci, j'ai l'habitude comme ça..."
Isabelle se prend un verre, et accompagne le jeune homme... Elle décide même de prendre son temps, pour pouvoir rester le plus longtemps possible avec lui... Elle ne sait plus quoi faire, de peur de rompre le charme... Mais le jeune homme, sérieux, repose sa canette vide sur la table, pour reprendre le boulot.
-"Ca m'a fait du bien, merci."
Isabelle se dit en elle-même, zut, c'est trop bête d'être aussi timide, il me plait bien ce jeune homme... Et alors qu'elle va pour quitter la cuisine, pour le laisser travailler...
-"Votre maman vous a dit pour l'évier?"
Super! se dit-elle, il m'a parlé. C'est bizarre, il y a quelque chose chez lui qui m'attire, et la voilà perdue de nouveau dans son beau regard...
-"Pardon, que disiez-vous?
-"Votre maman vous a dit de quel côté elle veut l'égouttoir?"
-"Ah oui, à gauche, s'il vous plait."
-"D'accord, je m'en occupe tout de suite, et ce soir, vous pourrez vous servir de l'eau..."
-"Ah, merci, c'est gentil de vous en inquiéter... C'est vrai que ce n'est pas pratique d'être sans eau dans la cuisine..."
Isabelle n'y tient plus, il faut qu'elle continue de lui parler, si non, elle a l'impression qu'elle passerait à côté de quelque chose d'important, elle ne sait pas encore déterminer quoi, mais il faut qu'elle agisse...
-"Vous travaillez jusqu'à quelle heure le soir?"
-"Jusqu'à 18 heures, et vendredi soir c'est promis, tout sera fini..."
-"Ah je ne disais pas ça pour savoir si vous auriez fini à temps... Et le samedi, vous travaillez sinon?"
-"Non, c'est repos. C'est rare qu'on travaille le samedi, sauf si on est à la bourre, et qu'on doit impérativement finir un chantier qui est fixé pour une date précise..."
-"Ca ne vous embête pas que je vous parle pendant que vous travaillez?..."
-"Non, au contraire, ça coupe un peu la monotonie... D'habitude, j'écoute la radio avec mon collègue, mais il est parti avec..."
-"Je peux allumer la mienne si vous voulez..."
-"Non merci, ça ira."
Isabelle ne sais plus quoi dire, et se sent obligée de quitter la pièce, l'âme en peine, pour le laisser travailler.
-"Vous faites quelque chose samedi?"
Isabelle sourit en elle-même...
-"Non, je n'ai rien de prévu..."
-"Parce que moi, je m'en vais voir un spectacle en plein-air de cascadeurs, pas très loin d'ici... Vous en avez entendu parler?"
-"Non, mais moi, vous savez, les voitures, (...), c'est pas mon truc..."
Zut, se dit-elle, pourquoi est-ce que j'ai dit ça? Il ne va plus vouloir me parler maintenant...
-"Ah oui, c'est dommage, si non, je vous aurais bien invitée à venir avec moi... Il va y avoir des motos aussi..."
-"Ah, les motos, j'aime bien..."
Elle a encore plus horreur des motos que des voitures. Quand elle les voit se pencher dans les virages, elle en attrape des frissons...
-"Alors si vous aimez les motos, vous pouvez venir si vous voulez..."
-"Alors oui, c'est gentil, mais je ne sais pas où c'est..."
-"Je viendrai vous chercher samedi à 14h30, d'accord?"
-"Je ne sais pas, (...), je ne vous connais pas beaucoup, ce n'est pas très raisonnable... Et puis je ne veux pas vous embêter..."
-"Vous ne m'embêtez pas... Si je vous invite, c'est que ça me fait plaisir... Je vous jure que vous ne craignez rien avec moi, ce sera en tout bien tout honneur, comme on dit... Et puis comme ça, on apprendra à se connaître... Vous vous dites sûrement que je dois faire ça avec toutes les clientes, mais je vous jure que c'est la première fois que je fais ça... Vous êtes très jolie vous savez,(...) je trouve vos cheveux magnifiques... Vous bouclez naturellement?"
-"Euh, ... oui..."
Isabelle sent son rouge lui monter... Elle ne sait plus quoi dire ni quoi faire...
-"Samedi, après le spectacle, on ira boire un café, ou autre chose, on pourra discuter un peu, et puis je vous ramènerai à l'heure que vous voudrez... Alors, c'est toujours d'accord?"
-"Alors d'accord, je viendrai avec vous... C'est comment votre prénom?"
-"Sébastien, et vous c'est Isabelle, c'est ça?..."
-"Oui, c'est ça..."
-"Il est 17h45, il faut que je remballe... Je vous verrai demain?"
-"Non, demain j'ai cours."
-"Alors, on se verra samedi."
Et Sébastien range tous ses outils dans une grosse caisse en bois, il ne laisse rien traîner...
-"Eh bien, vous en avez des outils, c'est impressionnant, je ne pensais pas qu'il en fallait autant dans votre métier..."
-"Et si, toutes ces machines sont indispensables."
Et alors que Sébastien entrouvre la porte d'entrée, il se retourne sans rien dire, regarde Isabelle dans les yeux, et avant de lui dire "à samedi",lui vole un baiser furtif, qu'elle semble apprécier, puis s'en retourne vers son fourgon. Il met en marche le moteur, démarre, et lui offre un dernier sourire, avant de disparaître au premier carrefour...

Isabelle est amoureuse, son coeur a envie de crier, de rire aux éclats... Elle s'était pourtant jurée de ne plus tomber amoureuse...
Sébastien, pour la première fois, regarde une fille autrement que comme une copine... Il ne sait pas dire pourquoi, mais celle-ci est différente de toutes les autres, celle-ci vaut la peine qu'il s'y intéresse... Sébastien est amoureux, lui aussi...
Et c'est avec beaucoup d'impatience qu'Isabelle et Sébastien attendent samedi prochain...

Une future infirmière et un menuisier...
Il y avait peu de chance qu'il se passe quoique ce soit entre ces deux là... Mais la vie en aurait-elle décidé autrement?

Babeth

  http://babeth.lareveuse.over-blog.fr
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Publié dans Babeth

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A
Quel bonheur, un mari bricoleur! Elle en a de la chance!
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