LA CHAMBRE de JULIETTE
Viens avec moi, ouvrons la porte de la » chambre mauve» :
Très féminine avec son papier à grosses fleurs, un peu défraichi, un faux désordre, très organisé, tu n’y trouverais rien, moi je sais où est chaque chose.
Le lit de bois style régence trône, recouvert du blanc parfait des dessus de lit de grand-mère, en coton brodé. Des coussins en patchwork, en vrac les livres et revues en cours de lecture, une poupée de chiffons vêtue de violet et son petit frère peluche mauve, « artispring »
A droite le psyché sur pied (parfait ami : il amincit), une lampe de chevet en perles violettes, et un très gros macaron créé par « Margot ».
De l’autre côté une autre lampe de chevet pour les lectures matinales et nocturnes.
La table basse recouverte de livres à lire, à côté d’une bibliothèque pleine des livres déjà lus.
Sur un de ses rayons, est installé le petit Musée de Lise : ses nombreux bracelets cache-misère, une de ses sculptures, quelques photos, une broche à musique, des petites boîtes à mystères.
Viens.... cette plante trône sur une table dite « travailleuse » fabriquée et pyrogravée par mon père, capitonnée de soie tango et portant à l’intérieur les initiales de maman « JB », qui sont aussi les miennes..
Si tu ouvres la grande armoire tu n’y verras que des habits dont les couleurs varient du prune rouge au violet bleu. Tu penseras qu’il y a un certain désordre, mais Non ! je peux te dire les yeux fermés où est chaque vêtement.
Bien sûr une petite « chaîne » pour être reliée au monde des pensées et de la musique; et un fauteuil recouvert de toile blanche où s’est assise une « poupée de salon » 1930, au regard bleu sous son grand chapeau.
Si tu lèves les yeux, sur chaque armoire un objet ancien volumineux : cloche en verre soufflé à l’ancienne, carton à chapeau où sont enfermées des coiffes de paysanne des pays alentours.
Au sol un bouquet de fleurs en tissus de tous les tons de prunes, bleus et roses, une sculpture de Baurens : une femme accroupie, repliée sur elle-même.
C’est fini ?
Non !
Maintenant regarde les murs, une toile orangé de Henri Jaboulay, un grand dessin de femme couchée de Pierre Combet-Descombes une aquarelle de Benrath « le souffle de Berlin », une toile de Thérèse Contestin, un montage de cartons grattés, illustrés de petits personnages, ocre sur gris et noir, et enfin, face à moi, sous l’horloge, le portrait de Lise, son regard intense que je croise chaque jour en m’éveillant, il m’aide à réfléchir, à me confier, à me souvenir, à me faire pardonner.
Juliette
http://beaudroit.com