LE BANC de FRANSUA
Les mémoires d'un banc
J'ai mal aux pieds
Au bout de l'été,
je rêve d'un repos mérité
J'ai reçu tant de visites
Que j'ai le dos qui s'effrite
Certains sont venus me voir
Et savaient avec douceur s'asseoir
Ils se servaient même de mon tablier
Pour partager leur déjeuner
D'autres beaucoup moins gentils,
Garnements arrogants et impolis
M'ont piétiné sans aucune pitié
J'en garde encore la trace de leur pieds
Certains à l'heure de la sieste
Ne voyaient pas que je me reposais
Sur moi de tout leur long ils s'étalaient
Allez-y faut pas vous gêner
Le soir venu j'étais tout courbaturé
Je croyais sous la lune me reposer
Et bien non, même pas encore permis
Il fallait partager la fraicheur de la nuit
Quand je voulais très tard m'assoupir
Les amoureux venaient contre moi se blottir
Et il fallait des heures pour les déloger
Pour peu à des scènes osées ils m'obligeaient
Vous ne vous rendez pas compte
De l'emploi du temps chargé
Que j'ai eu pendant tout l'été
Mes pauvres pieds sont tout enflés
Et voilà-t-y pas un devoir de rentrée
Raconter nos vacances sur papier libre
Et le cahier de doléances,
Où tu l'as caché Juliette ?
Que j'y raconte mes souffrances
Alors pour moi la rentrée
C'est enfin le repos du guerrier
Je vais me refaire une santé à l'ombre
Et me la couler douce dans la pénombre
Françoise