LE BANC de PERFECTA

Publié le par juliette b.



Il est certain que la vie de banc
n'est pas toujours charmante

 

Il ya quelques jours, Juliette nous ademandé de raconter ce que nous inspirait cette photo.

J’ai pensé « ce sera facile, vite écrit, vite publié ! ». Mais à y regarder de plus près, que pouvais-je bien vous raconter sur ce banc un peu défraîchi et à la peinture écaillée ? Il n’avait pas l’air très intéressant ce banc…

 J’en étais là de mes réflexions, devant mon écran, plongée dans mes pensées quand soudain une drôle de voix retentit… Je regardais partout. Il n’y avait personne autour de moi ni dans la maison. Pourtant la voix insistait et m’appelait. Elle semblait venir de l’autre côté de l’écran…

 

« Eh oh ! Eh, toi ! Oui, toi ! Toi qui me regarde de l’autre côté de la photo, de l’autre côté de l’écran ! Je vois à ton air dépité que tu te demandes ce que tu vas bien pouvoir écrire sur moi, ce que tu vas bien pouvoir tirer de cette photo.

 Tu t’imagines sans doute que je ne suis qu’un pauvre banc un peu décati, plutôt moche, à la peinture écaillée. Tu penses que je ne suis qu’un simple banc inutile, à la vie bien triste et bien terne, un banc sans intérêt, un banc sans passé ni avenir…

Pourtant des histoires, j’en connais plein : des belles, des tristes, des gaies, des qui se terminent bien, des qui finissent mal.

Si tu viens à moi, je pourrai te dire ce qui fait la vie d’un banc. Je pourrai te raconter des centaines et des milliers de paires de fesses qui se sont reposées sur moi. Les gros derrières des vieilles rombières et les petits popotins des bambins en couches malodorantes. Celles, fermes et rebondies, des jeunes filles en mini-jupe et celles aux muscles d’aciers des athlètes essoufflés et fatigués. Celles, fidèles, des vieux amoureux qui sont deux, puis un, puis un jour ne reviennent plus jamais ou celles, fougueuses, des jeunes amoureux qui reviennent tous les jours mais jamais avec le même ni jamais avec la même. Celles, maigres et frileuses, des pauvres hères sans-logis et celles, emmitouflées et bien nourries, des bonnes gens d’ici. Celles, à la rigueur tout militaire des uniformes de la maréchaussée ou celles aux charmes à peine vêtus des dames de petite vertu.

 Je pourrais t’en raconter bien d’autres encore si tu venais ici t’assoir et m’écouter. Alors, viens-tu ??? »

 

 Surprise, abasourdie mais surtout curieuse, je m’approchais tout doucement de l’écran, je l’effleurais, je le touchais presque, quand... Une sonnerie retentit et je me suis réveillée, bien au chaud dans mon lit. J’avais donc dû rêver…

Mais dans ma tête résonnaient des milliers d’histoires que je ne pourrai jamais vous raconter ici.

Des milliers d’histoires de fesses, de croupes, de popotins, de derrières, de fessiers, d’arrière-trains, de lunes, de fonds, de fions, de derches, de postérieurs, de noix, de brioches, de croupions, de séants…

Des histoires où l’on en rencontre des gros ou des tous petits, des beaux et des laids, des gras ou des maigres, des tous nus et des qui sentent mauvais ou d’autres encore bien lavés, des ramollis et d’autres bien rebondis, certains habillés de vieux caleçons et d’autres de dentelles fines...

Des dizaines et des centaines d’histoires racontées par un banc insignifiant à la peinture écaillée mais si beau…

 

Alors, rêve ou réalité ?

Perfecta

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U
Tu vois comme nous nous rejoignons: les bancs racontent! Mais personne d'autre n'y croit :(Grand merci de ton com ici; je découvre papier libre... génial; du talent, du talent!
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A
Le banc parle bien de ce qu'il connaît, rêve pour toi, réalité tout en fesses pour lui !!!
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M
mais le rêve est une autre réalité...
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