ATTENTE de CLAUDIE
UNE SI LONGUE ATTENTE
Elle l’attend. Il lui avait dit que rien ne pourrait les séparer. Jamais ! Ils étaient comme deux oiseaux blottis sur la même branche. Leur amour était hors du temps, si doux, si éclatant.
Tous les jours elle se maquillait, se parfumait car il aimait tous les artifices de la féminité. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne venait pas la rejoindre dans la chambre glaciale qui ne s’ouvrait que sur des visages inconnus. Ces gens lui parlaient doucement ou la grondait parfois. Elle ne les voyait pas, fermait les yeux et l’invitait, lui dans ses pensées. Le manque était si cruel qu’elle s’arrachait les cheveux parfois, se griffait le visage.
Quand elle avait trop de peine elle déployait l’écheveau de ses souvenirs. La rencontre et puis l’été brûlant de leur amour. Tout ce bonheur qui l’enveloppait d’un voile de félicité.
Oublier le temps qui délave les yeux et délaie la mémoire.
Et pourtant toute sa vie, il l’avait aimée et c’était dans un paisible cimetière de campagne qu’il l’attendait.
Claudie.