BRAISES ET CENDRES d'ADAMANTE
Et le bois se fit braises…
Brindilles et feuilles mortes ont nourri le feu de l’hiver
Le feu des hommes pour se protéger du froid
Le bois mort de l’automne s’est offert à la flamme
Il s’est arqué, a claqué, a gémi, dans l’âtre ou dans le poêle.
Et le bois se fit braises,
Et les braises se firent cendres…
Les cendres, emportées par les vents, ont rejoint le passé
L’oiseau de cendres s’est envolé en un cri de silence
La nuit l’a avalé
Et, par un jour de glace
Il a confié ses mots à l’oreille d’un poète
Alors le poète a chanté
La vieille sous la bise
La vieille et ses doigts gourds
Parcourant le sous-bois pour réchauffer Bonhomme
Bonhomme qui va mourir…
Et le bois se fit braises,
Et les braises se firent cendres…
Et aujourd’hui encore
En écoutant Brassens
Je me demande
Je me demande
Si l’oiseau devenu cendres
La chanson oubliée
L’amour enseveli de la vieille aux doigts gourds
Qui aujourd’hui a rejoint Bonhomme
Dans un cimetière sans doute envahi d’herbes folles
Je me demande
Si le phœnix pourra renaître
Encore et encore
Comme un espoir de vie
Après la cendre
Après la folie du monde
Après la mort.
Et le bois se fit braises,
Et les braises se firent cendres…
ADAMANTE