BRAISES ET CENDRES de CATHEAU
Au bûcher
Le soir près du foyer quand la flamme s’élève
Je rêve aux hérétiques à tous les condamnés
Alors qu’aux noirs fagots d’où s’est tarie la sève
S’abandonne le corps des maudits torturés
Dans un lent cauchemar je vois le tombereau
Cahotant lentement et la foule en folie
Huant les misérables les mains liées au dos
Et je sens les crachats de la meute qui crie
Devers le haut bûcher les malheureux s’avancent
Dans leur robe soufrée pétrifiés d’angoisse
Et devant leurs yeux fous des silhouettes dansent
Une gigue macabre qui tous les membres poissent
Je songe à vous damnées par l’espoir désertés
La pucelle Jeanne d’Arc La Voisin la sorcière
Femmes au cœur ardent par l’homme pourchassées
Insoumises et rebelles indomptables et fières
Je pense à vous Jean Hus et vous Savonarole
A l’esprit orgueilleux à l’âme inaliénable
Emprisonnés souvent pour d’obscures paroles
Bafoués méprisés pour jamais détestables
Quand la flamme a rampé sur vos corps enroidis
Quand vous avez atteint aux rivages du Styx
Quand les charbons se font incandescents rubis
De la cendre s’envole un flamboyant phénix
Catheau