L'AUBE d'ARTHEMISIA
S’abandonner
A six heures pourtant elle s'était réveillée ; le corps n’oublie pas si facilement ses habitudes.
Mais elle décida de rester couchée.
Elle alla vite se faire un café et le ramena avec elle dans le lit où elle cala sa tête contre ses oreillers. Elle entreprit de lire le Beaux Arts Magazine du mois de septembre. Elle avait trois mois de retard.
Elle entendit la voisine se doucher. Puis claquer sa porte comme tous les jours.
Elle s’enfonça bien profondément sous la couette. Comme une vengeance.
Les voitures commençaient à passer dans la rue. Le premier bus soufflait.
Au travers des lamelles des vieux volets, apparurent les premiers mots du jour : des promesses, toujours des promesses !
La journée était écrite à l’avance ; elle la savait par cœur.
Et elle n’en voulait plus.
Un peu plus tard, le téléphone sonna. On devait l’attendre au lycée.
Elle ne répondit pas.
© Arthémisia - nov 2011
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