LABYRINTHE d'ARTHÉMISIA
Le Labyrinthe
C’était un couloir, long et malodorant.
A droite, du béton,. Gris, sale et plus haut que mon ciel.
A gauche, idem. Peut être un peu plus foncé, parce qu’encore moins éclairé.
Au fond, j’ai ouvert la porte. Il a fallu que j’appuis dessus de toutes mes forces. Elle pesait de tant d’années.
De nouveau, à gauche et à droite, je retrouvais les mêmes rugosités grises et malsaines.
Vint une autre porte. Verte. Celle-là fut facile à ouvrir, tellement facile ; je me suis méfiée : elle donnait sur du vide. J’ai reculé.
Tout était sombre.
J’ai vu une fente, une fine fente de lumière bleue, sur ma droite. Je m’y suis engouffrée. Il faisait froid. Tout était gelé. J’ai couru, glissé. Je déteste l’hiver.
La porte rouge au fond donnait sur un boudoir. De satin puant la luxure. Un homme en noir riait assis sur un canapé Napoléon III.
J’ai fermé les yeux. Il fallait peut-être monter l’escalier ? Le palier, en haut donnait sur un mur transparent et très propre, un mur de verre parfait, qui illusionnait le ciel.
Je m’y suis cognée.
Je l’ai cassé.
J’ai saigné.
© Arthémisia – décembre 2011