LE SILENCE de CATHEAU
Une maison de silences
Entre les murs dressés de l’ancienne maison
Epaisse forteresse
Les strates invisibles du silence
Reposent
Dans les interstices du temps
Prêter l’oreille
Entendre
Autrefois
L’interruption orante
Sur les tomettes rouges et inégales
De l’abbé qui achève
Ses pater et ses ave
Deviner
Le mutisme des étoiles
Sur le vieux bassin de pierre
Quand se taisent
Le caquetage des poules
Et le cri des servantes
Dans la maison de poste
Lire
Aux replis secrets du parquet
De la maison commune
Les serments échangés
Des amants qui dansent
Au son des violons
Maintenant
Rêver à la tranquillité ailée
Des hirondelles au nid
Sous le grand porche rond
Humer le soupir aux senteurs de toison
Des moutons ne bêlant plus
Dans le pré au fond du jardin
Vibrer aux intermittences roucoulées
Deux longues une brève
De la tourterelle ivre
Au-dessus de la cheminée
Respirer la pause odoriférante
Quand l’abeille gourmande
S’envole bourdonnante
Du rosier Pierre de Ronsard
Frissonner à l’arrêt soudain
De la chouette aveugle
Marcheuse sous le toit pointu
Toujours
Ecouter
Le sommeil des sons
L’accalmie des bruits
Ouïr avec son âme
Les instants en suspens
Habitants du silence
Catheau