LA LECTURE de BLEU-VIRUS

Publié le par juliette b.



Faire le choix de l'amour, malgré tout ?


Il n'y avait plus rien à dire,  plus rien à ajouter .

Les deux femmes étaient retournées chacune dans leur intérieur. L'une consciente et posée, l'autre passive et absorbée. Vide presque devant ce qu'elle venait d'apprendre, ce qu'elle devrait accepter sans comprendre. Mais elle n'en était encore pas là. A 25 ans on ne renonce pas, pas comme ça. Pourtant il le faudrait.
 
Les pages du livre tournaient une à une, silencieuses;  attendant comme une réponse qui ne venait pas ou qui tardait.  Mais la mère était patiente et savait que l'idée était en train de faire son chemin. Ce chemin qu'elle avait elle même parcouru, alors qu'elle repassait ses rêves de jeunesse dans le cadre de la petite aristocratie de cette époque Victorienne.
 
Elle aussi elle avait aimé. Oh oui !!! elle s'en souvenait maintenant. Aimé comme on aime, quand rien n'est impossible, quand le vent et la brise sont vos alliés, que l'hiver et l'été ne font qu'une saison. Et puis ses ailes s'étaient brisées, comme cela, d'un seul coup quand elle avait appris que jamais son union ne serait célébrée. Que du choix d'un garçon, elle n'était concerné. " Vous  verrez, vous vous y ferez" lui avait t-on déclaré. La même phrase qu'elle venait de répéter des années aprés à sa fille. Certes avec plus de douceur et un regard d'une autre teneur que celui que lui avait lancé ses parents, qui de toute leur hauteur la menaient rudement.
Cette phrase, d'ailleurs, n'avait t-elle  pas fait son bonheur, n'était t-elle pas heureuse maintenant ?! Sa vie était douceur, et contentement. Elle se levait doucement, tout brillé dans ses appartements et la vie s"écoulait lentement. Trop peut être!
 
Maintenant c'était autour d'Eléonore de comprendre si elle ne voulait pas se méprendre sur ce qu'il l'attendait. Bien sur elle avait le choix, mais quel choix!? Suivre  Germain, ce pauvre garçon qui venait au domaine tailler les haies, portait le foin, exécuter les travaux de rénovations, seller les chevaux, du soir au matin. Qu'espérait t-elle, de quoi vivrait t-elle. Si elle partait elle n'aurait plus  rien ! 

La mère attendait, patiente. L'amour était tenace mais la perspective de vivre sans bien ferait surement son chemin. Les prochaines paroles d'Eléonore, sans nul doute, scellerait son destin.
 
 
Bleuvirus
 
http://etats-d-ames.over-blog.fr

 

Publié dans Bleu-Virus

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Dieu merci, les jeunes femmes d'aujourd'hui font leurs propres choix, au risque de découvrir plus tard, qu'elles s'étaient trompées... Mais les échecs forgent la jeunesse...
Répondre
C
Je ne pense pas que les mères imposent à leur fille, elles transmettent leur éducation simplement, et les filles adoptent le modèle de leur mère si elles n'ont pas eu la possibilité de découvrir d'autres formes de couples parentaux dans d'autres milieux.Le calme n'est pas préférable à la tempête de la passion, il est adopté là encore en fidélité aux parents, ou à une éducation.Les femmes se soumettent, parce que c'est comme cela depuis la nuit des temps, à part quelques rescapés bien rares, les femmes sont soumises dans l'ensemble de part les effets de la religion, du pouvoir de l'homme qui à l'origine nourrit sa famille. Heureusement aujourd'hui, les fiemmes deviennent autonomes avec leur travail. Même Simone Weil a du s'opposer à son mari pour poursuivre ses études. Elle le raconte dans sa biographie "Une vie". Merci pour tes questions !
Répondre
A
je n'ai jamais compris pourquoi les mères imposaient à leur tour à leur fille ce qu'elles ont dû accepter en silence! serait-ce une forme de vengeance, de jalousie, de malédiction héréditaire comme "tu enfanteras dans la douleur!" Le calme est-il donc préférable à la tempête de la passion et de l'amour? Et pourquoi les femmes doivent-elles toujours se soumettre??
Répondre
C
Espérons que ces situations n'existent plus aujourd'hui, j'en doute.
Répondre
C
C'est bien cette sous-histoire derrière le tableau. Bien imaginé!
Répondre