LA LECTURE de BLEU-VIRUS
Faire le choix de l'amour, malgré tout ?
Il n'y avait plus rien à dire, plus rien à ajouter .
Les deux femmes étaient retournées chacune dans leur intérieur. L'une consciente et posée, l'autre passive et absorbée. Vide presque devant ce qu'elle venait d'apprendre, ce qu'elle devrait accepter sans comprendre. Mais elle n'en était encore pas là. A 25 ans on ne renonce pas, pas comme ça. Pourtant il le faudrait.
Les pages du livre tournaient une à une, silencieuses; attendant comme une réponse qui ne venait pas ou qui tardait. Mais la mère était patiente et savait que l'idée était en train de faire son chemin. Ce chemin qu'elle avait elle même parcouru, alors qu'elle repassait ses rêves de jeunesse dans le cadre de la petite aristocratie de cette époque Victorienne.
Elle aussi elle avait aimé. Oh oui !!! elle s'en souvenait maintenant. Aimé comme on aime, quand rien n'est impossible, quand le vent et la brise sont vos alliés, que l'hiver et l'été ne font qu'une saison. Et puis ses ailes s'étaient brisées, comme cela, d'un seul coup quand elle avait appris que jamais son union ne serait célébrée. Que du choix d'un garçon, elle n'était concerné. " Vous verrez, vous vous y ferez" lui avait t-on déclaré. La même phrase qu'elle venait de répéter des années aprés à sa fille. Certes avec plus de douceur et un regard d'une autre teneur que celui que lui avait lancé ses parents, qui de toute leur hauteur la menaient rudement.
Cette phrase, d'ailleurs, n'avait t-elle pas fait son bonheur, n'était t-elle pas heureuse maintenant ?! Sa vie était douceur, et contentement. Elle se levait doucement, tout brillé dans ses appartements et la vie s"écoulait lentement. Trop peut être!
Maintenant c'était autour d'Eléonore de comprendre si elle ne voulait pas se méprendre sur ce qu'il l'attendait. Bien sur elle avait le choix, mais quel choix!? Suivre Germain, ce pauvre garçon qui venait au domaine tailler les haies, portait le foin, exécuter les travaux de rénovations, seller les chevaux, du soir au matin. Qu'espérait t-elle, de quoi vivrait t-elle. Si elle partait elle n'aurait plus rien !
La mère attendait, patiente. L'amour était tenace mais la perspective de vivre sans bien ferait surement son chemin. Les prochaines paroles d'Eléonore, sans nul doute, scellerait son destin.
Bleuvirus
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