LE BANC de MATHEO
"A la recherche du temps perdu"
Mes vacances
Vous parler de mes vacances, c’est vous parler d’une vieille histoire d’amour, jamais démentie.
Je n’avais que deux projets pour occuper ce repos estival, me reposer pour affronter au mieux l’année à venir, et profiter de Paris , mais de mon Paris, de celui avec qui je suis intimement lié, de par mes souvenirs et de par mon identité.
Je voulais me faire guider par ma seule mémoire, aller chercher les lieux que j’avais fréquenté aux côtés d’êtres chers…
Je peux dire que j’ai passé le plus clair du temps de mes congés assis sur un banc et ce fut un vrai bonheur.
Il y a eu les bancs du jardin du Luxembourg, dans lequel ma mère m’emmenait quelquefois quand j’étais petit, ceux de la place des Vosges où je me suis complu à me persuader que l’ombre du grand Hugo venait flâner, la nuit venue, celui du square St Médard qui borde la rue Mouffetard.
Un lieu précieux de ma propre enfance et de celle de ma mère.
Ceux de la cité, où je e suis assis temps de fois accompagné de mon cher cousin aujourd’hui disparu.
J’ai gouté avec gourmandise tous ces moments bénis où je me suis senti si bien, dans mon élément.
Il est surprenant de constater que de lointains souvenirs puissent reprendre forme sous l’influence d’une impression, ou d’une simple odeur.
Peut-être suffit-il simplement d’une bonne disposition d’esprit en regardant ces paysages si familiers.
Il me semblait qu’en me retournant je verrai apparaitre les miens qui me manquent tant.
Je ne peux pas passer sous silence le siège qui m’aura, sans doute, retenu le plus longtemps, une bonne chaise abritée par le grand chêne de mon jardin.
J’y ai lu Hugo, Musset.
J’y ai oublié le temps…