13:Sylvin
La journée avait pourtant bien commencé… J’avais enfin reçu ce coup de fil de Sophie que j’espérais.
En quelques mots échangés, notre complicité était revenue, presque intacte, miracle de l’amitié. Nos heures sombres étaient visiblement derrières nous…
Malgré ce temps gris d’hiver, mon humeur resta ainsi légère. Ainsi bien avant le printemps je me sentais revivre.. Et ni les tracas du quotidien ni les préoccupations professionnelles n’atteignirent cet enthousiasme.
Mais à l’approche de la nuit, lorsque la pénombre prit possession de ma chambre je sentis une angoisse infinie à nouveau m’envahir…. Bizarrement depuis cette rupture avec Sophie, trop accaparé par ma tristesse, j’en avais oublié ce sentiment.
Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore. Le corps tremblant, la peau moite, le souffle coupé, je restais là, les yeux grands ouverts et rien ne pouvait calmer cette peur indicible. Fatigué de ce sommeil sans repos je guettais désespérément le bout de la nuit.
J’avais beau broyer du noir, m’abriter dans un dernier désespoir, je ne voyais aucune issue possible…. Je ravalai mes derniers pleurs…Et au petit matin, le visage livide, j’ouvrai alors grand les yeux devant ce vide abyssal qui se dessinait devant moi… maintenant j’en étais sûr, j’avais peur du Bonheur !
Sylvin